Chapitre 1
Voilà un peu plus de trois ans que je bosse dans une boîte de com’. C’est une boîte toute jeune qui a été montée par un frère et sa sœur, Fred et Jenny, mais au jour le jour, c’est elle qui gère le quotidien, son frère étant quasiment toujours en déplacement.
Le boulot est sympa, ça me plaît. Nous ne sommes pas nombreux et l’ambiance entre nous est bon enfant. Seul hic, Jenny a un peu beaucoup tendance à être sur notre dos pour un oui ou pour un non. Elle est très directive, très (trop) stricte et ne se gêne pas pour nous crier dessus quand les choses ne vont pas comme elle l’entend.
C’est une femme très jolie et elle sait parfaitement se mettre en valeur. Elle a de long cheveux bruns noirs qui descendent jusqu’à la moitié du dos, cheveux qui encadrent un visage agréable avec de belles lèvres plutôt fines, ce qui peut renforcer son côté hargneuse lorsqu’elle s’énerve. Elle porte aussi des lunettes, ce qui, je trouve, lui va très bien. Elle est plutôt mince, mais avec de belles formes malgré tout, un petit cul rebondi (elle fait beaucoup de sport) et une jolie petite paire de seins. Elle ne s’habille jamais de manière provocante, mais elle sait choisir ses vêtements pour se mettre en valeur, surtout lorsque des clients viennent dans les locaux. Dans ces moments-là, whaou, elle est super sexy, mais jamais vulgaire. J’avoue avoir déjà fantasmé plus d’une fois sur elle et me suis imaginé ce que je pourrais lui faire pour me venger quand elle me crie dessus...
Un matin, j’arrive au boulot et on pouvait entendre des cris venant du bureau de Jenny, une belle engueulade est en train de se dérouler.
— Alors, à qui elle s’en prend aujourd’hui ? demandai-je à un collègue tout en parcourant l’openspace du regard pour essayer de deviner la victime ;
— Aucun d’entre nous, apparemment c’est avec son mec qu’elle s’engueule ;
Je suis étonné car jamais depuis que je bosse là je ne l’ai vu débarquer avec quelqu’un d’extérieur au boulot. Pour ça, elle cloisonne parfaitement sa vie privée. Les cris durent encore un bon quart d’heure et son bureau étant à l’opposé de la salle, on ne comprend pas trop ce qui peut se dire, juste quelques bribes. Puis soudain, la porte s’ouvre brusquement et un homme en sort. Il est en pétard et marche d’un pas décidé et prompt, droit vers la sortie. Son visage me dit quelque chose, je le connais mais j’arrive pas à me souvenir. Soudain, le flash, c’est un vieux pote de lycée, Julien, on s’est perdu de vue après le bac car il avait dû changer de ville pour la suite de ses études. Je me lève rapidement et le rattrape au moment où il commence à descendre les escaliers.
— Julien ?? dis-je avec un peu de retenue, peut-être que je me trompe après tout ;
Il se retourne en lançant un « Quoi !! » brutal, me regarde, fronce les sourcils et soudain, son visage change de ton et s’adoucit.
— Ouf, je me suis pas trompé !! Comment ça va depuis le temps ?? Lui demandai-je tout en lui tendant la main ;
— Ça va merci, et toi ? Qu’est-ce que tu fais là ? dit-il en me saluant franchement ;
— Ben je bosse ici moi ;
— Attends, tu vas pas me dire que tu bosses avec Jenny quand même !!
— Je bosse plus pour qu’avec en fait ;
— Et ben mon pauvre, je te plains, des garces comme ça, ça doit pas être facile de composer avec !!!
J’esquisse un léger sourire un peu gêné, car si je suis d’accord avec lui, je préfère ne pas trop acquiescer, du moins pour le moment, c’est ma boss après tout !! Julien me dit alors :
— Écoute, je dois y aller là, si tu veux, on déjeune ensemble ce midi, on rattrapera le temps perdu. Elle vous libère pour manger le midi la succube, ou elle vous séquestre ici ?
Nous fixons le lieu de rendez-vous puis retournons chacun à nos affaires.
Le midi, nous nous retrouvons Julien et moi, comme convenu. On se remémore de vieux souvenirs, on rigole beaucoup, on se raconte notre parcours l’un et l’autre, puis, vient le moment où l’on aborde le sujet de Jenny.
— Et sinon, ça fait longtemps que tu sors avec Jenny ?
— Sortais plutôt. Ça faisait environ deux ans, me répond-il avec une pointe d’agacement ;
— Deux ans, t’as tenu un bon moment dis moi, elle doit pas être si terrible à gérer dans le privé du coup !
— Que tu dis, c’est une purge cette nana, c’est une manipulatrice née et elle sait très bien quoi faire pour avoir ce qu’elle veut, surtout avec les hommes, si tu vois ce que je veux dire...
Je repense alors à tous les fantasmes que j’ai pu avoir à son endroit.
— J’ai une idée oui... dis-je avec un petit sourire ;
— Elle peut être une vraie peste mais aussi la plus adorable des nanas. Et bordel, au lit... Cette femme, c’est une bombe atomique au pieu, on a fait de ces trucs... C’est vraiment la seule chose qui me manquera, le cul avec elle... me raconte-t-il les yeux perdus dans le vague.
Puis, soudain tiré de ses pensées, il rajoute :
— Mais c’est une vraie salope, vraiment. Ça n’aurait pas été une femme, je pense que ça fait longtemps que je lui aurais péter la gueule. Elle mériterait une leçon mais bon, y a rien de ce que je peux faire qui pourrait l’atteindre !
Il se met alors à me fixer silencieusement.
— Quoi, pourquoi tu me regardes comme ça ? lui demandai-je ;
— T’as une nana toi ?
— Non, enfin rien d’officiel, de temps en temps un plan cul, mais c’est tout. Pourquoi ?
Il sourit et me demande :
— Dis-moi franchement, comment tu la trouves Jenny ? Physiquement je parle hein ;
— Bah c’est vrai qu’elle est plutôt bien foutue quoi. Après, elle est toujours bien habillée au boulot donc bon, difficile de juger vraiment sur pièces !
— Oh, si c’est que ça qui te tracasse, bouge pas !!
Il attrape son téléphone dans sa veste, pianote dessus quelques instants, puis me le tend.
