ÉPISODE .09

"Je dormais profondément quand le son du vibreur de mon téléphone me fait émerger. J'ouvre la conversation et sourie devant le message d'Amy. Elle me manque cette fille !"

*Point de vue : Enora*

"Mettre le réveil pour me lever à 2h du matin ; ça va. Me lever quarante-cinq minutes en retard parce que personne ne m'a réveillé, et que mon portable est éteint ; j'accepte. Devoir donc me préparer en quinze minutes : faisable. Galérer pendant une demi-heure parce que le taxi est en retard ; cela commence à devenir long. Passer une heure au lieu d'un quart d'heure dans les bouchons ; c'est long. Rater son avion à une minute prêt, et avoir fait tout ça pour rien ; ça non !"

- Et du coup on fait quoi, explosais-je.

- On commence par se calmer, dit mon père.

- Et on attend le prochain, poursuivit ma mère.

- Qui est dans combien de temps, demandais-je.

- Il est à 23h ce soir, repondit une hôtesse de l'air qui passait par là.

"Je soupire intérieurement car je vais être à la bourre pour la rentrée, et c'est bien la première fois que ça m'énerve."

*Fin du point de vue : Enora*

- Biiip ! Biiip ! Biiip !

- Faites cesser ce bruit assourdissant immédiatement, m'exclamais-je. Ah oui merde, j'avais oublié que c'était le son de mon réveil... Maintenant, il faut que je me lève et que je me prépare, sinon je serais à la bourre. Et arrête de parler toute seule, on dirait une schizophrène.

"Je réussi finalement à sortir de mon lit, et ouvre mon armoire. J'en sors un jean et un t-shirt blanc. J'assortie le tout d'un perfecto en cuir, et d'une paire de converses. Je jette un rapide coup d'oeil à mon miroir, pousse un soupir devant mon visage, et attrape ma crème. J'ajoute une touche de cache bouton, et brosse mes cheveux. À moitié satisfaite du résultat, je sors de ma chambre, et descends rapidement dans la cuisine. Je me sers d'un bol de céréales, attrape une pomme, et avale le tout le plus vite possible. Je pars me laver les dents, prends mon sac de cours, et mon téléphone. J'entre dans la chambre de Louka, le réveille, et fais de même avec Logan. En sortant du duplex, je me dépêche de rejoindre mon arrêt de bus, et positionne mes écouteurs en lançant l'album de Coldplay.

Malheureusement, je suis toujours la seule de mon groupe d'amis, à prendre cette ligne. Je suis donc seule, mais je remarque un garçon plutôt ténébreux. Je n'arrive pas à discerner son visage, car il a sa tête penché sur son téléphone, et ses cheveux bruns lui tombe sur le front. En ne connaissant rien de lui, il m'attire, il dégage un puissant aura. C'est mon type de mec, et aussi le profil typique du mec à meuf. Je pousse un petit soupir de légère tristesse, et m'administre deux-trois claques mentale pour avoir osé penser tout ceci. Je suis coupée dans ma contemplation par le bus qui s'arrête devant nous. Je grimpe sans me retourner, et le sens qui me suit du regard. Je n'ose pas me retourner, alors je pars m'installer au fond, et l'épie de derrière. Durant les vingt minutes du trajet, il ne s'est pas retourné une seule fois. Déçue, je me dépêche de sortir, et le perds parmi la foule des lycéens. Certains, la cigarette à la main, déambulent entre tout le monde, fiers de montrer à tout le monde qu'ils vont crever d'un cancer des poumons dans vingt ans.

D'autres, préfèrent se retrouver entre groupe d'amis, pour discuter, comme c'est le cas avec le mien. Je retrouve finalement les autres à l'emplacement habituel. Benjamin, le plus normalement du monde, tient sa cigarette à la main. Il l'approche de sa bouche, et tire une taffe. Un petit brun me vois, attrape l'objet du délit, et la jette par terre avant de l'écraser d'un coup de talon."

- Merci Valentin, dis je en jetant un mauvais regard au grand blond.

- À votre service mademoiselle, s'exclame t'il.

"Je remarque que les filles ne sont pas encore arrivées. Mais à peine ai je pensé ceci que deux petites mains se posent sur mes yeux."

- Devine qui c'est, crie la personne.

- Quelle question difficile ! Bonjour ma petite Amy, comment vas tu ? Tu as passé de bonnes vacances ?

"La jeune Amy enlève ses mains, et se rajoute dans le rond. Une mine triste se dessine sur son visage, mais c'est vite remplacé par de la surprise. Aussi, je croirais avoir rêvée."

- Qu'est ce que tu as fais à tes cheveux, s'écrie t-elle.

- Ah mais oui, je me disais bien qu'il y avait quelque chose qui avait changé, rajoute Benjamin.

- Change pas de sujet le blond ! Tu sais bien que j'aime pas cette saloperie, dis je en parlant de la cigarette qu'il tenait à la main il y a quelques minutes.

- Je sais, et j'ai essayé d'arrêter, mais j'y arrive pas ! On croit tous contrôler l'addiction, mais c'est elle qui nous mène par le bout du nez ! Et t'inquiète pas, je vais me soigner, mon frère va m'accompagner chez un médecin spécialisé.

- C'est une bonne décision, dis je pour conclure. Alors en parlant de mes cheveux, on va faire vite, mais c'est mon cousin qui est proclamé coiffeur, et s'est amusé à me couper une mèche.

- Il a du passer un sale quart d'heure, s'écrie Valentin, avec son humour habituel.

- Ça tu peux le dire !

- Elle fout quoi la petite naine, demande alors Amy.

- J'en sais rien, normalement elle est la première, attends je l'appelle, répondis je.

*Appel téléphonique : Enora*

- Allô ?

- Ouaip la petite, comment ça se fait que tu ne sois pas déjà là ?

- Bonjour Aline, moi aussi je vais bien, merci de demander. Et toi ?

- Oui, bonjour, ça va bien, alors ?

- J'ai raté mon avion hier, du coup je suis arrivée aujourd'hui à 7h du mat' et je viens juste d'arriver chez moi. Je me change et je suis là dans une heure.

- Okayyy, bisouxxx Enouille !

- Bisous chou !

*Fin d'appel*

"Finalement, nous nous dirigeons vers l'intérieur du lycée. Toujours en papotant. Nos chemins se séparent dans le hall. Je prends le chemin de la salle de français, pour profiter de la bonne humeur de notre professeur pendant deux longues heures. Comme à mon habitude, je m'installe au fond, et garde une place pour Enora à côté de moi. Je fais mine d'écouter, mais le prof est barbant. Je décroche au bout d'une vingtaine de minutes, et garde les yeux fixés sur la pendule."

- Mademoiselle Smith, ce n'est pas en regardant la pendule que le temps passera plus vite, m'apostrophe M. Rinold.

- Ce n'est pas non plus en écoutant votre cours qu'il passera, soupirais-je.

"Le prof pousse un soupir à son tour, et reprend son cours, comme si de rien n'était. Le temps passe finalement, et la première sonnerie passe. À peine le cours reprend, que j'entends toquer. Au fond de moi, je prie pour que ce soit elle. Mon voeux est exaucé, et Enora rentre en classe."

- En retard, pour changer, Mademoiselle Bihan, dit le professeur.

- On ne change pas les bonnes vieilles habitudes, s'exclame ma meilleure amie avec joie.

"Elle n'attend pas que le prof réponde, et vient s'installer à côté de moi. Je lui fais un gros câlin, et on commence à discuter."

- Tu ne peux pas savoir comme je me suis ennuyée durant la première heure !

- Ahah, je ne préfère pas imaginer, alors ses vacances ? Et tes cheveux ?!

- Bah ça va. C'est Jordan qui a donné un gage à Max... Désespérant ce petit !

- Oh mon dieu, je ne préfère pas être à sa place !

- Ça tu l'as dis ! D'ailleurs, il faut que je te raconte un truc !

- Vas y, je t'écoute !

- Mesdemoiselles Smith et Bihan, je vous prierez d'écouter le cours, s'exclame le professeur.

- Oui monsieur, répondîmes nous en chœur, mais en continuant à bavarder.

- Et bien ce matin, il y avait un mec trop canon ! Il était brun, mais je n'ai pas vu son visage.

"Nous sommes coupées dans notre discussion par quelqu'un qui tape à la porte. La porte s'ouvre, et mes yeux se fracassent dans les siens."