Les embûches de la vie de Divine Ntonda
Partie 4
DRIIING DRIIIING
Ghandy : Hmm c’est quoi ce bruit ?
Moi : Debout paresseuse!
Ghandy : Il n’est que dix heures
Moi : Justement, debout! Lèves tes grosses fesses-là
Ghandy : Hmm
Je lui donne une grosse tape sur les fesses puis je sors de la chambre.
Je fais tout dans cette maison. C’est pas qu’on me prend pour une bonne mais j’aime faire les travaux menagers. Ça m’occupe au moins puisque je n’ai pas vraiment de vie sociale.
Je vais dans la cuisine où je mets de l’eau à chauffer dans une marmite. Puis je me mets à ranger les assiettes dans le placard. C’est alors que ma tante entre avec un grand sourire.
Moi : Bonjour Tantine
Elle : Bonjour Divine, ça va ?
Moi : Oui Tantine, je te sers du thé ?
Elle : Oh non. Tiens plutot ca (elle me tend de l’argent), tu vas faire les courses.
Moi : Ok. On prepare quoi pour aujourd’hui ?
Elle (en criant) : Freeeddddyyyy…. Yyyyvvvveeesss ; venez ici
Ma tante a trois enfants:
Ghandy que vous connaissez déjà (elle est la cadette);
Freddy l’aîné (25ans), très grand de taille, environ le mètre 93 et de teinttrès noir, mais plutôt attirant dans son genre;
Yves le second (23ans), clair de peau et assez beau.
Freddy : Oui maman
Elle : Vous voulez manger quoi aujourd’hui ?
Yves : Pfff je sais pas moi
Bon, je vais pas vous saoûler avec tout ça. Quand ils ont fini de blablater sur la nourriture ; Freddy fut charger de m’accompagner .
Je monte dans la chambre pour me changer. J’ai fini et Freddy et moi sommes partis en voiture.
Après les désagrements des embouteillages; nous finissons par arriver au super marché. Nous descendons puis entrons faire les courses.
Nous étions entrain de nous ballader au rayon legumes, quand nous avons croisé des amis à Freddy
Freddy : Ah ! Les gars, ça va ?
Chris : Oui et toi ?
Freddy : Oui ça roule, et toi Djo ?
Djo : Tranquille frangin
Chris : Alors, tu fous quoi ici ?
Freddy : J’accompagne Didi pour faire les courses
Chris : Oh ! Salut la patate
J’ai l’habitude que les amis de Freddy me clashent à cause de mon poids.
Freddy : lool
Djo : Mais toi freddy ; au lieu de venir avec Ghandy, toi tu te ballades à côté de ce thon
Freddy : Rhooo prochainement alors
Moi, la mine sérrée : Freddy on y va
Freddy à ses amis : Man, on se voit plus tard
Djo : Oui bien sûr
Chris : Bye la patate
C’est toujours comme ça. On se moque toujours de moi à cause de mon poids. J’en ai l’habitude. Et avec le temps, je me suis forgée une muraille pour me proteger de la mechanceté des autres à mon égard.
Ça me blesse que Freddy ne me defende pas dans des moments comme ça. Il dit que ses amis font juste ça pour blaguer ; seulement leurs blagues ne me font pas rire du tout.
Nous finissons les achats ; et après les avoir payé ; nous retournons à la maison.
Après une trentaine de minutes, nous arrivons enfin. Freddy m’aide à emmener les courses dans la cuisine, puis il va dans sa chambre.
Je me mets donc aux fourneaux. Je prepare des épinards melangés au poulet avec des bananes plantains bouillies et du fufu.
J’etais entrain d’epulcher la banane quand :
Ghandy : Diviiinnneee
Moi : Quoi ?
Ghandy : Demain
Moi : Quoi demain ?
Ghandy : Il ya un barbecue chez Marc (un de ses nombreux gars)
Moi : Et alors ?
Ghandy : Tu viendras ?
Moi : Faire quoi? Je vais m’ennuyer là-bas
Ghandy : Hmm tu vas quand même pas me laisser tomber
Moi : Il ya Linda et Hornella
Ghandy : Mais toi c’est different
Moi :N, je prefere rester ici demain
Ghandy : Hmm comme tu veux alors
Elle sort de la cuisine pour aller au salon. Je ne veux plus sortir, ça me fatigue. Surtout avec ce qui s’est passé la derniere fois. Et puis on me traite toujours de grosse patate. J’en ai marre.
Je sais que Ghandy essaie de bien faire, mais les mauvaises langues des autres sur ma personne, ne font que me faire renfermer sur moi-même. Les gens sont-ils obligés de toujours soulever ainsi mon plus grand complexe? Savent-ils combien je suis meurtrie à l’interieur à cause de leur mechanceté ?
Quand ce ne sont pas des paroles blessantes, ce sont des regards dedaigneux et ça me tue de l’interieur.
Je me dis même souvent que je finirai sûrement vieille fille; seule et sans personne pour m’accompagner dans mes vieux jours. Franchement, qui voudrait d’une baleine comme moi? Ca me fait pleurer quand je me mets à y penser.
C’est dommage! Même un enfant je n’aurais pas, à moins qu’on me viole. Mais c’est pas le bon moyen.
Je me prepare tous les jours psychologiquement à supporter ma solitude. Faudrait pas que plus tard, je devienne depressive à cause de cela; alors je me prepare déjà aujourd’hui.
Je continue donc ma cuisine. Je mets l’huile au feu pour faire la sauce ; puis je me mets à decouper les epices.
«Akende se boye oooh … azalaki na posa ya baninga, ba solola… »C’est ma sonnerie. Une chanson de Lokua Kanza qui parle de solitude; donc vous comprenez mon choix.
Je prends mon téléphone posé sur l’escarbot à côté de la porte.
Humm, le numero affiché n’est pas repertorié. Je n’aime pas trop repondre aux numeros que je connais pas. Mais bon, qu’est-ce-que je risque ?!
Moi lentement : Allô ?
... : Coucou Didi, ça va ?
Moi : Oui, Euh c’est Dan ?
Dan : Oui c’est moi
Moi : Ah ! Comment tu vas ?
Dan : Je vais bien. Euh dis-moi, ta sœur est là ?
Moi : Oui pourquoi ?
Dan : Je l’appelle mais elle rejette mes appels; je lui ecris mais elle ne repond pas, alors je me demandais si tu pouvais me la passer.
Moi : Euh Dan tu la connais, elle refusera
Dan en soupirant : Essaie au moins je t’en prie
Moi : Ok, je vais la chercher
Pauvre Dan, Ghandy lui mène vraiment la vie dure. C’est pourtant un bon garçon mais Ghandy ça ne l’interresse pas tout ça.
Je monte dans la chambre où je trouve Ghandy entrain de se mettre du vernis. Je lui dis que Dan voudrait lui parler. Son visage se renfrogne, et d’un signe de main, elle me fit savoir qu’elle ne voulait nullement lui parler.
J’insistai donc et elle finit par le prendre.
Ghandy : Allô…. Je dis hein, l’amour c’est forcé ? Je ne t’aime plus, ok ? Toi et moi, c’est fini . Mets toi ça dans la tête une bonne fois pour toutes, c’est compris ? Tchrr
Elle raccrocha sans lui laisser le temps d’ajouter quoique ce soit. Elle souriait en plus de ça. Elle se tourna vers moi toute joyeuse et me dit :
Ghandy : Satisfaite ?
Moi : Pfff, tu ne changeras jamais Ghandy
Ghandy : Si tu es la sainte, faut bien que quelqu’un soit la garce ou bien !
Moi : Humm
Je recuperai le téléphone qu’elle me tendait puis je repartis en cuisine.
J’avais de la peine pour Dan. Il aimait vraiment Ghandy, mais cette derniere ne pensait qu’à s’amuser.
Ne jugez pas Ghandy trop vite. C’est une gentille fille, mais seulement c’est une vraie tête brûlée qui ne pense qu’à s’amuser.
Pourtant Dan est le mec dont toutes les filles rêveraient. Il est beau, attentionné et friqué. N’ayez pas de mauvaises idées. Quand on a pas d’amoureux, on observe les relations des autres en se faisant son petit film dans la tête parce qu’on sait que ça ne se realisera jamais.
Dan faisait vraiment tout pour que Ghandy soit heureuse. Il satisfaisait le moindre de ses caprices, qui n’etaient pas des moindres en passant. Alors je suis un peu triste pour lui.
Tout à l’heure quand il m’a appélée, j’ai senti son désarroi et j’ai de la peine pour lui. Il ne merite pas ce que Ghandy lui a fait. J’adore ma cousine mais là, je ne suis pas d’accord avec ce qu’elle a fait.
C’est pas tout ça mais moi j’ai une cuisine à terminer, donc je tourne toutes mes pensées vers ma nourriture. Qui suis-je pour me permettre des jugements sur les relations de ghandy , moi qui n’en ai jamais eu aucune.
Je continue donc à faire ma cuisine tranquillement parce que il est déjà onze heures et je dois m’activer.
