Chapitre 6 : Les Distances et les Silences

Le jour du départ de Liam arriva trop vite. Éloïse se réveilla ce matin-là avec un nœud dans l’estomac, comme si le temps s’était accéléré pour lui jouer un mauvais tour. Elle se leva lentement, regardant Liam dormir encore, ses traits apaisés, presque innocents dans la lumière douce de l’aube. Elle se demanda comment elle allait supporter son absence, comment elle allait remplir les jours qui allaient suivre sans lui.

Liam ouvrit les yeux et la vit debout près de la fenêtre, les bras croisés, contemplant l’océan. Il se redressa, les cheveux en désordre, et lui adressa un sourire tendre.

« Tu es déjà debout ? demanda-t-il, sa voix encore ensommeillée.

— Je ne pouvais pas dormir, répondit-elle en se retournant. Je voulais profiter de chaque instant avant que tu partes. »

Il se leva et s’approcha d’elle, l’enlaçant dans ses bras. Elle sentit la chaleur de son corps contre le sien, et une vague d’émotion l’envahit. Elle ferma les yeux, savourant ce moment, sachant qu’il serait bientôt un souvenir.

« Je ne veux pas partir, murmura-t-il contre ses cheveux.

— Je sais, répondit-elle en serrant les poings pour retenir ses larmes. Mais tu dois le faire. »

Ils restèrent ainsi un moment, à se tenir l’un l’autre, comme si le temps pouvait s’arrêter. Puis Liam recula légèrement et prit son visage entre ses mains.

« Je reviendrai, Éloïse. Je te le promets. »

Elle hocha la tête, incapable de parler. Elle voulait le croire, mais une petite voix dans sa tête lui murmurait que rien n’était certain.

---Le Départ

Plus tard dans la matinée, ils se retrouvèrent sur le quai, où Liam devait prendre le train pour Paris. Les valises étaient prêtes, les billets en main, mais aucun d’eux ne semblait prêt à affronter ce moment.

« Tu as tout ce qu’il te faut ? demanda Éloïse, essayant de garder sa voix stable.

— Oui, répondit-il en souriant légèrement. Mais il me manquera toujours une chose. »

Elle leva les yeux vers lui, les larmes aux bords des paupières. « Quoi donc ?

— Toi. »

Elle sentit une larme couler sur sa joue, et Liam l’essuya doucement du bout des doigts. « Ne pleure pas, Éloïse. Ce n’est qu’un au revoir. »

Elle hocha la tête, essayant de se convaincre que c’était vrai. Mais quand le train arriva et qu’il monta à bord, elle sentit son cœur se briser en mille morceaux. Elle le regarda à travers la vitre, lui faisant un petit signe de la main, jusqu’à ce que le train disparaisse à l’horizon.

Les premiers jours sans Liam furent difficiles. Éloïse essayait de se concentrer sur son art, mais chaque coup de pinceau lui rappelait leur temps ensemble. Elle passait des heures sur le balcon, à regarder l’océan, espérant que la vue apaiserait son cœur lourd.

Un soir, alors qu’elle sirotait un thé, son téléphone vibra. C’était un message de Liam.

*« Je suis arrivé à Paris. Tout va bien. Tu me manques déjà. »*

Elle sourit en lisant ses mots, mais une partie d’elle se sentait vide. Elle lui répondit rapidement, essayant de garder le ton léger, mais elle savait qu’elle ne pouvait pas cacher ses sentiments.

Les jours passèrent, et leurs conversations devinrent de plus en plus espacées. Liam était occupé par son travail, et Éloïse essayait de trouver un équilibre dans sa nouvelle routine. Mais chaque nuit, elle se couchait avec un sentiment de solitude qui lui pesait sur la poitrine.

Un après-midi, alors qu’elle travaillait sur une nouvelle toile, Éloïse reçut un appel de Liam. Elle décrocha rapidement, heureuse d’entendre sa voix.

« Comment vas-tu ? demanda-t-il, sa voix remplie de préoccupation.

— Je vais bien, répondit-elle en essayant de cacher sa tristesse. Et toi ?

— Occupé, comme toujours. Mais je pense à toi. »

Ils parlèrent un moment, échangeant des nouvelles, mais Éloïse sentit une distance entre eux, comme si quelque chose avait changé. Elle essaya de chasser cette pensée, mais elle ne pouvait pas l’ignorer.

« Liam, demanda-t-elle finalement, est-ce que tout va bien entre nous ?

— Bien sûr, répondit-il rapidement. Pourquoi tu demandes ça ?

— Je ne sais pas. J’ai juste l’impression que quelque chose a changé. »

Il resta silencieux un moment, puis il soupira. « Je suis désolé, Éloïse. Je suis juste… submergé par tout ça. Mais je t’aime. Tu le sais, n’est-ce pas ? »

Elle sentit une boule se former dans sa gorge. « Oui, je le sais. »

Mais après avoir raccroché, elle se demanda si c’était vraiment vrai.

Quelques semaines plus tard, Éloïse reçut une lettre de Liam. Elle l’ouvrit avec précaution, sentant son cœur battre plus vite.

Je sais que les derniers temps ont été difficiles pour nous deux. Je voulais te dire à quel point tu comptes pour moi, mais les mots me manquent. J’ai l’impression que je te laisse tomber, et ça me tue. Je ne veux pas te perdre, mais je ne sais pas comment faire pour que tout fonctionne. »*

Elle sentit les larmes lui monter aux yeux en lisant ses mots. Elle savait qu’il avait raison—leur relation était à un tournant, et ils devaient faire un choix.

Elle prit une profonde inspiration et commença à écrire une réponse, espérant que ses mots pourraient exprimer ce qu’elle ressentait.

Je comprends ce que tu ressens, car je ressens la même chose. Je ne veux pas te perdre non plus, mais je ne sais pas comment faire pour que tout fonctionne. Peut-être que nous devons prendre du temps pour réfléchir, pour comprendre ce que nous voulons vraiment. »*

Elle envoya la lettre, sachant que cela ne résoudrait pas tout, mais espérant que ce serait un pas dans la bonne direction.

Les jours qui suivirent furent remplis de silences et de doutes. Éloïse essayait de se concentrer sur son art, mais chaque coup de pinceau lui rappelait Liam. Elle passait des heures sur le balcon, à regarder l’océan, espérant que la vue apaiserait son cœur lourd.

Un soir, alors qu’elle sirotait un thé, son téléphone vibra. C’était un message de Liam.

*« Je suis désolé, Éloïse. Je ne pense pas que je puisse tenir ma promesse. »*

Elle sentit son cœur se briser en mille morceaux en lisant ses mots. Elle savait que leur relation était à un tournant, et elle ne savait pas ce que l’avenir leur réservait.