Chapitre 5: La boîte mystère
Bryan était assis sur son lit, ses yeux rougis par les larmes. Il tenait son portable en main, son regard plongé sur les photos de Carine qu’il avait conservées.
— Je n’arrive pas à croire que tu ne sois plus là, Carine…, murmura-t-il, sa voix emplie de chagrin.
Cathy entra dans la chambre.
— Bryan…, l’interpella-t-elle avant de se taire.
Elle le savait triste. Elle s’approcha doucement de lui, pas après pas, puis s’assit tout près de lui en posant une main sur son épaule. Bryan ne détourna pas son regard vers elle. Il continuait à fixer les photos de Carine avec insistance.
— Bryan, viens déjeuner avec nous. Ta fille te réclame déjà, déclara-t-elle, soucieuse.
Il ne répondit pas.
Cathy laissa ses yeux glisser sur l’écran du téléphone, découvrant la photo de Carine. Son regard, à la fois surpris et troublé, oscillait entre ces images et l’expression fermée de Bryan. Résignée, elle joignit ses mains qu’elle posa sur ses cuisses, puis elle se passa nerveusement les doigts dans les cheveux. Sa patience s’amenuisait.
Brusquement, elle se leva et se plaça face à lui.
— Bryan, tu n’en as pas marre de penser à elle tout le temps ? Elle est morte, bon sang ! Et nous, nous sommes toujours là, ta fille et moi ! s’exclama-t-elle.
Bryan ne bougeait pas.
Il ne disait rien.
Ses yeux rougis de douleur et de tristesse se mirent soudainement à couler.
Face à ce silence imperturbable, Cathy perdit pied et lui arracha brutalement son téléphone.
— Carine est morte, Bryan ! Elle est morte ! Moi, Cathy, je suis toujours là, mon amour. Donne-moi cet amour que tu n’as jamais cessé de ressentir pour elle ! Nous avons une fille. Elle n’a jamais pu te donner un enfant, mais moi si, Bryan ! Donc je suis plus importante pour toi, Bryan ! cria-t-elle de plus en plus énervée.
Bryan ne disait toujours rien.
Tout à coup, Cathy perdit pied et s’accroupit face à lui, son visage marqué par la tristesse.
— Bryan, regarde-moi. Tu veux mourir, c’est ça ? Et aller la retrouver, alors que notre fille t’attend ? Où est passé cet homme que j’aime et qui est un papa formidable ? Ça fait déjà un mois que Carine est morte et rien n’a changé. Tu as complètement changé, je ne te reconnais pas, Bryan, se lamenta-t-elle.
Bryan souleva lentement sa tête et la fixa avec des yeux où se lisaient une sécheresse et un vide glaçant. Cathy agrippa son visage de ses mains et l’embrassa.
— Mon amour, je suis là, moi. Ta fille et moi sommes là pour toi. Carine n’est plus…, dit-elle d’une voix tremblante.
— Mon amour, je suis là… je veux retrouver mon Bryan.
Elle l’embrassait à plusieurs reprises, mais Bryan demeurait de marbre, insensible à ses gestes.
D’un coup, il se leva sans dire un mot, reprit son portable et sortit de la chambre. Malgré les supplications de Cathy, il ne s’arrêta pas. Il arriva au salon, et son regard se posa sur sa petite fille assise sur sa chaise haute. L’enfant lui souriait, innocente, et soudain, Bryan grinça des dents. Des larmes jaillirent. Il se tira les cheveux, se penchant vers le bas, et murmura, la gorge serrée, les larmes coulant à flots :
— Je suis désolé, Carine… Je suis désolé !
Derrière lui, Cathy, déstabilisée, s’avança lentement.
— Bryan…
Mais Bryan se redressa soudainement et sortit de la maison, sans se retourner. Ses pas résonnaient dans la rue silencieuse. Le vent froid effleurait son visage, mais il ne le sentait pas. Ses yeux baignaient de larmes. Chaque pas semblait plus lourd que le précédent.
— Carine…, répéta-t-il, comme une prière, comme une plaie qui ne se refermait pas. Ses lèvres tremblaient, ses mains aussi. Il n’avait pas de destination, il marchait sans savoir où, perdu, dévoré par l’absence.
Plus rien n'avait de sens pour lui. Seuls la douleur, le chagrin, les regrets l'envahissaient.
Ses pas finirent par le conduire au cimetière. La tombe de Carine se dressait devant lui, couverte de fleurs encore fraîches. Bryan tomba à genoux. Ses sanglots éclatèrent, incontrôlables, bruyants.
— Pardonne-moi, Carine… Pardonne-moi… Je n’ai jamais cessé de t’aimer, je n’arrive pas à vivre sans toi… Pourquoi tu m’as laissé ? cria-t-il, la voix brisée.
Il se frappa la poitrine, se courba sur la pierre froide. Ses mains tremblaient contre la tombe comme s’il espérait la sentir, elle, derrière. Son corps secoué de sanglots, il restait là, vidé, effondré.
Soudain, son téléphone vibra. Il l’ignora. Une deuxième fois. Une troisième fois. Finalement, d’un geste brusque, il décrocha, agacé par cette sonnerie incessante.
— Quoi ?! Qui êtes-vous? lança-t-il d’une voix rude.
Un silence, puis une voix douce mais ferme répondit.
— Bryan… C’est Lise.
Il se figea, essuya ses yeux du revers de sa manche et se releva aussitôt.
— Lise… c’est toi ?
— Oui. J’ai quelque chose à te remettre. Quelque chose qui vient de Carine. Retrouve-moi au parc dans trente minutes, répondit-elle d'un ton dur et sec.
Puis la communication coupa. Bryan resta un instant immobile, abasourdi. Ses jambes peinaient à le porter, mais il se rendit au parc. Il était vidé et en même lourd de regrets
Là, il la vit, assise sur un banc, les bras croisés. Lise le dévisagea avec froideur.
— Tu ne t’en sors pas trop mal…, lança-t-elle d’un ton ironique, remarquant ses cheveux décoiffés et ses yeux rougis. Elle s’interrompit, détourna le regard, puis sortit une petite boîte mystérieuse de son sac.
Elle la lui tendit sans un mot de plus.
— Tiens. C’est à toi.
Bryan s'asseya en face d'elle, son regard braqué sur cet objet mystérieux. Il s'essuya les yeux larmoyants fixant intensément l'objet.
Sans attendre sa réaction, elle se leva
— J'espère qu'au moins tu parviendras à reconnaître sa valeur et en prendre soin.
— Li-se, que, mais que représente cette boîte? Demanda-t-il troublé.
Lise le regarda un moment, puis détourna son regard.
— Carine tenait à ce que tu l'ais et maintenant c'est fait. C'est à toi et toi seul d'en découvrir le contenu, répondit-elle vaguement.
Puis, elle s'en alla sans plus dire un mot de plus
Bryan resta là, figé, les mains serrées autour de cette boîte dont il ignorait totalement le contenu. Son cœur battait très fort. Il baissa les yeux vers elle, hésitant à l’ouvrir…
— Pourquoi Carine? Que contient cette boîte?
