02

CHAPITRE 02

Puisque personne ne veut me conduire, je commence ma marche de 30 minutes jusqu’à l’école. Je mets mes écouteurs et j’ignore le monde qui m’entoure.

J’arrive aux grilles de l’école à 7 h 45, comme d’habitude. La première sonnerie ne retentit qu’à 8 h 15, mais je préfère arriver tôt pour éviter les gens autant que possible. Je soupire de soulagement en remarquant le parking presque vide, puis je rentre. Je hume l’air en marchant, notant que seuls quelques humains studieux sont déjà présents.

Je baisse la tête et me dirige vers mon casier. Je prends les livres dont j’ai besoin pour mes cours du matin et je vais en cours d’anglais.

Mon cours préféré ? Pas du tout.

C’est le seul cours que j’ai avec Jesse, Cameron et ses sbires. C’est aussi l’un des rares cours où notre professeur est un membre de la meute, ce qui signifie qu’elle ne peut pas m’aider. Je m’installe dans un coin, tout au fond, le plus loin possible de la porte. Je sors mon téléphone pour vérifier l’heure, 7 h 54, et je commence ma tactique d’évasion favorite : lire sur Wattpad.

**BRIIIIIIIIING**

L’heure du cours, pensé-je en rangeant mon téléphone et en sortant mes affaires pour le cours. Je garde la tête baissée alors que j’entends les élèves entrer en trombe et choisir leurs places, discutant de ce qu’ils ont fait ce week-end.

Je me tasse sur ma chaise en entendant la voix bien trop familière de mon frère entrant dans la pièce, son bras autour de sa magnifique compagne aux cheveux bruns et aux yeux marron, Marie. Il est suivi de près par Cameron et Carson, le troisième dans la hiérarchie de la meute. Derrière eux, comme toujours, un groupe de filles tentant d’attirer l’attention de Cameron.

Cam, qu’est-ce qu’on fait pour ton anniversaire vendredi ? demande Jesse.

Je lève discrètement les yeux alors que Cameron hausse les épaules.

Je ne sais pas, mec, je suis juste impatient de la rencontrer enfin.

Je maudis intérieurement en me souvenant que Cameron aura 18 ans, ce qui signifie qu’il pourra trouver sa compagne et officiellement prendre la tête de la meute.

La professeure entre après le groupe et fait asseoir tout le monde avant de commencer son cours sur Shakespeare.

La journée continue ainsi jusqu’à l’heure du déjeuner, le seul moment où je ne peux pas éviter le groupe.

Je pousse un cri en sentant une épaule me heurter violemment, me projetant contre le casier à côté du mien.

Je suis plaquée contre le casier par deux grands bras de chaque côté de ma tête.

Qu’est-ce qu’on a là ? ricane Carson, ramassant mon sac déjeuner marron que j’ai laissé tomber. Il sort mon sandwich et ma banane. Il me scrute de haut en bas avant de murmurer :

Je pense que je vais prendre ça, j’en ai plus besoin que toi.

Il frappe le casier derrière moi d’un coup sec, le faisant vibrer et me faisant sursauter à nouveau.

Une main se pose sur son épaule, le tirant en arrière. Celle de Jesse, précisément.

Mec, dit-il, ça suffit, elle tremble comme une feuille.

Carson hoche la tête et me lance un regard noir avant de s’éloigner, emportant mon déjeuner comme promis. Jesse me regarde sans expression, tandis que Marie ricane avant de partir avec eux. Cameron doit déjà être dans la cantine avec sa conquête du moment.

Je récupère mes livres pour les derniers cours et je cours me réfugier dans les toilettes, décidée à y rester jusqu’à ce que je puisse aller en cours.

Eh bien, me dis-je encore une fois, juste une autre journée au paradis.

**Point de vue de Cameron**

Avance rapide à vendredi —

5 h 30. L’écran lumineux de mon téléphone m’indique l’heure alors que je me réveille après une autre nuit agitée. Mon loup est excité à l’idée de rencontrer enfin notre autre moitié.

Moi, en revanche, je m’en fiche complètement. Les compagnons rendent faibles, et je ne veux pas de ça. Si c’était à moi de décider, je serais un Alpha solitaire. Je pourrais faire ce que je veux.

Mon cher père n’est pas d’accord. Il dit que j’ai besoin d’une compagne pour me garder en ligne et pour que je prenne des décisions rationnelles pour cette meute. Mais qu’est-ce qu’il en sait ? Il est vidé depuis que maman est morte.

Cela n’a surpris personne, à ce qu’on m’a dit. Elle était l’une des rares loups-garous au monde à attraper une maladie humaine. Je n’ai jamais appris les détails ni beaucoup de choses sur ce qui s’est passé, elle est morte peu après la naissance de ma sœur. Alors, elle n’est plus là.