chapitre 7
Chapitre 7
Alex se tenait devant la grande fenêtre de son bureau, le regard perdu dans le vide. La ville s’étendait sous ses yeux, vibrante et animée, mais lui ne voyait rien. Son esprit était envahi par une seule pensée : Sophie. Cela faisait des semaines qu’elle avait disparu, sans un mot, sans un signe. Le vide qu’elle avait laissé était palpable, comme une ombre qui planait au-dessus de lui.
Il avait d’abord cru qu’elle avait besoin d’espace, un petit moment pour elle. Après tout, la grossesse pouvait être un bouleversement énorme. Mais au fur et à mesure que les jours s’égrenaient, son inquiétude s’était transformée en une angoisse sourde. Il avait cherché à la joindre, mais ses appels étaient restés sans réponse, et ses messages, bien qu’enveloppés d’une tendresse désespérée, s’étaient perdus dans le silence.
« Pourquoi, Sophie ? Pourquoi es-tu partie ? » murmura-t-il, la voix éraillée par l’émotion. L’image d’elle, souriante et pleine de vie, l’assaillait à chaque instant. Il se rappelait leurs éclats de rire, les soirées passées ensemble, les promesses murmurées à l’oreille. Mais ces souvenirs n’étaient que des éclats d’une réalité qui s’était fissurée.
Il se leva, agité, et commença à faire les cent pas dans son bureau. Les questions le hantaient. Était-ce à cause de Sarah ? Ce retour inattendu dans sa vie avait peut-être ravivé des vieux démons, des blessures mal cicatrisées. Mais Alex savait, au fond de lui, qu’il ne pouvait pas blâmer Sophie. Elle avait toujours été là, à ses côtés, apportant un équilibre dans sa vie tumultueuse. Et pourtant, quelque chose avait changé. Quelque chose qu’il n’avait pas vu venir.
Il sortit son téléphone, hésitant un instant, puis composa le numéro de Sophie une nouvelle fois. L’appel allait encore une fois tomber dans le vide. Le bip du ton de la messagerie résonna, et son cœur se serra. « Sophie, c’est moi, Alex, » commença-t-il, sa voix tremblante. « Je… je ne sais pas où tu es, mais s’il te plaît, rappelle-moi. Je m’inquiète pour toi. Tu me manques. »
Il raccrocha, la frustration grandissant en lui. C’était comme si elle avait disparu de la surface de la terre, et il ne savait pas où chercher. Des jours se transformèrent en semaines, et l’incertitude le rongeait. Il consulta sans relâche ses contacts, fouilla dans les réseaux sociaux, interrogea des amis communs, mais rien. Le vide se creusait autour de lui, et il sentait que chaque minute qui passait l’éloignait un peu plus de Sophie.
Une nuit, alors qu’il rentrait chez lui, une idée germa dans son esprit. Il se dirigea vers le café qu’ils fréquentaient souvent, un petit coin de paradis où ils avaient partagé tant de souvenirs. Peut-être que quelqu’un aurait des nouvelles d’elle. La lumière douce du café réchauffa son cœur, mais l’angoisse était toujours présente, tapie au fond de lui.
Il entra, balayant la pièce du regard. Les visages étaient familiers, mais aucun ne lui apporta de réconfort. Il s’approcha du barista, un jeune homme à l’air affable. « Salut, tu te souviens de moi ? Je viens souvent ici avec… Sophie. »
Le jeune homme leva les yeux et hocha la tête. « Bien sûr, je me souviens. Elle était toujours de bonne humeur. »
« Tu n’as pas de nouvelles d’elle, par hasard ? »
Un instant de silence s’installa. « Non, désolé. Elle n’est pas venue depuis un moment. Tout va bien ? »
« Non, » répondit Alex, la voix basse. « Elle a disparu. »
Le barista regarda autour de lui, visiblement mal à l’aise. « Je suis désolé, mec. Si je l’entends, je lui dirai que tu t’inquiètes. »
Alex remercia le jeune homme et quitta le café, la déception pesant sur ses épaules. Il savait qu’il ne pouvait pas rester les bras croisés, que sa vie ne pouvait pas continuer ainsi. Alors qu’il marchait dans les rues de la ville, son esprit tourbillonnait. Une décision se formait lentement en lui, et il comprit qu’il devait retrouver Sophie, peu importe le coût.
Le lendemain, il commença à enquêter. Il se rendit à son ancien appartement, un lieu où ils avaient passé tant de moments heureux. La porte était toujours là, mais il n’y avait plus aucune trace de Sophie. L’agence immobilière avait changé les serrures, et il n’eut aucune chance de parler à quelqu’un qui aurait pu lui donner des informations. Le désespoir s’intensifiait.
Finalement, Alex se tourna vers les réseaux sociaux. Il créa une nouvelle page où il écrivit des messages sincères, cherchant des nouvelles de Sophie, partageant son inquiétude. Au début, il hésita à révéler la vérité sur leur relation, mais il savait qu’il devait être honnête. « Sophie, tu me manques. Si quelqu’un sait où elle est, s’il vous plaît, faites-le moi savoir. »
Il mit à jour la page tous les jours, espérant qu’un contact, un ami commun ou une connaissance l’aiderait à la retrouver. Les jours se transformèrent en semaines, et le silence était accablant. Ses efforts semblaient vains, et il commençait à se demander s’il finirait par la revoir un jour.
Une nuit, alors qu’il était sur le point de s’endormir, il reçut un message sur son téléphone. C’était un inconnu qui lui répondait à son post. « Je pense savoir où se trouve Sophie. Si vous voulez des nouvelles, appelez ce numéro. »
Son cœur battait à tout rompre. Il composa le numéro, l’adrénaline faisant battre son cœur plus vite. « Allô ? Je cherche Sophie. Est-ce que vous savez où elle est ? »
Une voix grave et calme répondit : « Je peux vous dire qu’elle est en sécurité, mais elle ne souhaite pas vous parler. »
Alex se sentit dévasté. « Pourquoi ? Elle a disparu sans explication, sans rien. J’ai le droit de savoir pourquoi elle est partie. »
« Elle a besoin de temps. Vous ne pouvez pas forcer quelqu’un à revenir. Elle doit le faire d’elle-même, » expliqua l’homme.
Un silence lourd s’installa. Alex réalisa qu’il ne pouvait pas continuer à traquer Sophie comme un chien de chasse. Il devait respecter sa décision, même si cela lui déchirait le cœur. « Dites-lui… dites-lui que je l’aime, » finit-il par murmurer.
Après avoir raccroché, il se laissa tomber sur le canapé, le cœur lourd. La réalité de sa situation l’enveloppa : il avait perdu Sophie. Peut-être pour toujours.
Les jours passèrent, et bien que la douleur ne disparût pas, il trouva un moyen de faire face. Alex retourna au travail, s’investissant dans ses projets, cherchant à éviter les pensées sombres qui l’envahissaient. Mais chaque moment de calme le ramenait à elle. Il se surprit souvent à contempler le vide de son bureau, une chaise vide à côté de la sienne, le manque d’une présence qui avait toujours été si réconfortante.
Il avait beau tenter de reconstruire sa vie, il savait que quelque chose manquait. Les éclats de rire, les moments partagés, le simple fait de savoir qu’elle était là, à ses côtés. Tout cela lui manquait terriblement. La solitude l’étreignait, et chaque jour se mêlait à l’autre dans une monotonie insupportable.
Un matin, alors qu’il était assis à son bureau, la main sur son visage, il se leva soudainement avec une idée. Et s’il écrivait une lettre à Sophie ? Pas pour la harceler, mais pour lui dire ce qu’il ressentait, pour exprimer son amour et sa douleur. Il prit une feuille de papier et commença à écrire, chaque mot lui faisant du bien, chaque phrase lui permettant d’exprimer ses sentiments de manière claire.
« Ma chère Sophie,
Je ne sais pas où tu es, mais je veux que tu saches que je pense à toi chaque jour. Ta présence me manque plus que je ne peux le dire. J’espère que tu es en sécurité, que tu prends soin de toi et de notre enfant. Je respecte ta décision de partir, même si cela m’a brisé le cœur. Je veux que tu sois heureuse, même si cela signifie que je dois rester éloigné. Je suis là, toujours, attendant le jour où tu voudras revenir… »
Il relut la lettre, le cœur lourd mais apaisé. Il décida de la garder précieusement, comme un symbole de son amour pour elle, et la mit dans un tiroir de son bureau. Peut-être qu’un jour, il pourrait lui remettre en mains propres.
Le temps continua à s’écouler, et bien qu’il se fût fait à l’idée que Sophie ne serait peut-être jamais à ses côtés, il savait au fond de lui qu’il continuerait à l’aimer, à l’attendre. La vie avançait, mais une part de lui
Resterait toujours figée dans le souvenir des moments qu’ils avaient partagés.
Il se leva et se dirigea vers la fenêtre, contemplant la ville animée en contrebas. L’espoir, bien qu’éteint, était encore là, quelque part dans son cœur. Et il savait que, tant qu’il continuerait à aimer Sophie, il aurait toujours une raison d’espérer.
