#chapitre1️⃣ - 2
- tu sais quoi maman, tu as un très beau sourire... Je t'aime tellement, tu es la plus gentille maman au monde..
- tu pleures ?
- non c'est que ce que tu viens de me dire m'a beaucoup rappelé ta grand-mère.. Je lui disais tout le temps la même chose....
- tu ne feras jamais le deuil de mon homonyme...
- jamais..
- mais elle est décédée il y'a plus de 25 ans, avant même ma naissance...
- arrêtons de discuter de ça...
- d'accord maman...
- dis moi ma fille, comment va ton mariage ?
- cava(en détournant la tête)..
- Aïcha regardes moi droit dans les yeux..
- oui maman (en la regardant furtivement..)
- je t'ai mise au monde, et mon coeur de mère me dit qu'il y'a quelque chose qui cloche... Tu as tellement maigri, tu ne ressembles plus à rien, et tes deux fausses couches m'ont fait très peur..
- maman je te jure que je vais bien.
- je t'ai toujours dis de dire la vérité peu importe les conséquences.
- maman c'est une vraie enquête de police que tu me fais là ?
- excuses moi mais je m'inquiète pour toi...
- tu n'as pas à t'inquiéter..
- tu sais que le mariage n'est pas toujours une chose facile, tu dois parfois faire beaucoup d'efforts qui dépasseront même tes limites, tu seras confrontée à des situations difficiles et compliquées qui te feront douter mais tu devras toujours y faire face de manière très mature.
- je sais maman.
- j'ai fait maintenant 25 ans de mariage avec ton papa, je vous ai toi, ton frère et ta petite soeur Nafi, les choses n'ont pas toujours été roses, avec ton père on a toujours privilégié la communication, ne jamais dormir en étant fâchés, ne jamais se disputer devant les enfants, ne jamais priver son corps à son mari, ne jamais élever la voix sur lui... Je veux que tu sois une très bonne épouse.
- oui maman je suivrai à la lettre tes conseils.
- je suis très fière de toi...
- bon maa j'y vais, je voulais seulement voir comment allait mon père..
- tu ne restes pas pour manger.
- non maman, je dois vraiment partir avant que mon mari ne rentre.
- d'accord chérie, rentres vite...viens dans mes bras mon coeur. Avant de partir dis moi tu ne fais plus tes cours à l'Université ?
- si mais après ma fausse couche, je me suis sentie très faible et là j'ai pris deux semaines de repos...
- deux semaines ? Tu vas rater beaucoup de cours, les professeurs ne t'attendront pas...
- je sais maman, mais je me rattraperai...
Je fais vite de quitter la chambre de maman, j'ai menti sur toute la ligne, ça me fait énormément mal de mentir à mes parents mais je ne peux pas leur dire que mon mari m'empêche d'aller en cours.
Je suis étudiante en 6eme année de médecine, j'étais aussi en stage pratique à l'hôpital Aristide le Dantec, mais mon cher et tendre époux m'a dit qu'il ne veut plus que je sorte de la maison...
Je sais que je devais dire non et penser à mon avenir et à mes rêves, mais par peur d'être battue, je reste à la maison, ça a duré maintenant deux mois.
Quand mes parents m'ont posé des questions sur mon mariage, j'ai voulu leur raconter tout ce que je vis dans mon foyer, mais je me suis abstenue.
Je connais mon père, s'il savait tout ce que je vis avec Abdourahmane, il l'aurait tué depuis longtemps. C'est un homme très impulsif et il est capable de tout pour ses enfants.
Je sais que mon mari n'est pas un homme mauvais, peut être qu'il a simplement des problèmes qu'il ne me dit pas c'est pourquoi il a ce caractère exécrable.
Après embrassades avec mes parents je me dirige vers la sortie, j'avais déjà les larmes aux yeux, je sais que si je sors de cette maison, je vais retrouver mon enfer, ma vie quotidienne qui se résume à un mari grincheux et toujours en colère...
Je retrouve Habib dans le même endroit que je l'avais laissé tout à l'heure:
- au revoir Habib... Fais attention au soleil..
- merci Aïcha, excusez moi est ce que je peux vous parler une minute.
- oui bien sûr Habib...
- bon je suis marié il n'y a pas longtemps et ma femme aimerait porter le voile, puisque vous êtes presque de la même génération, vous pourriez l'aider à connaître les beas- bas...
- félicitations pour le mariage, ce sera un plaisir pour moi d'aider ta femme et je lui offrirai beaucoup de voiles...dis moi elle s'appelle comment ta temme.
- elle s'appelle Rama..
- joli nom, donnes lui mon adresse et je me ferais le plaisir de l'aider.
- merci Mme...
- qu'est ce qu'on s'était dit ?
- oui oui merci Aïcha...
- bonne journée Habib...
Pdv de Binta Diallo...
- Hakim tu ne peux pas conduire plus vite..
- Binta lâches moi un peu les baskets, d'abord tu me mets en retard en m'exigeant de t'amener chez toi à Guediawaye, alors qu'à cette heure-ci je devrais être au bureau...donc ne me demandes même pas de conduire plus vite, tu vois qu'ici il y'a des embouteillages.
- je t'ai toujours dit de m'acheter une voiture, mais tu as refusé pour je ne sais quoi.. Donc assumes les conséquences..
- maman est malade et sa prise en charge coûte très chère. je ne peux pas me permettre certaines choses.
- maman est malade par ci, maman est malade par là.. Tu n'as que ce mot sur la bouche...
- si l'état de ma mère ne t'intéresse pas, c'est ton affaire, tu es trop impolie...
- maa taay(je m'en fous)....penses à ce que tu veux.
Hakim était très énervé et commençait à conduire comme un fou, je dois essayer de jouer mon rôle de femme pour l'amadouer un peu..
- excuses moi mon amour je ne pensais pas à ce que j'ai dis tout à l'heure.. Tu me pardonnes mon bébé (en lui caressant la cuisse).
Il ne dit rien, mais je sentais qu'il se détendait un peu, il ne devait pas se fâcher en tout cas pas tout de suite..
