17
Point de vue Avry
Aïe.
Ma tête me fait mal et les membres de mon corps sont faibles.
J'ouvre difficilement les yeux et cligne plusieurs fois des paupières pour m'habituer à la lumière et effacer les larmes qui menacent de tomber.
Je tourne la tête de droite à gauche pour observer ou je suis.
Une chambre, aux murs blancs, une petite fenêtre qui donne sur l'extérieur, une porte qui doit mener vers une petite salle de bain, une table où sont posés mes vêtements, des chaises et... un fauteuil près de mon lit sur lequel est endormi mon boss.
Mais qu'est-ce que je fais là ?
Je tends difficilement la main vers lui pour le réveiller.
- Will ? Demandais-je avec une petite voix
Il grogne mais se contente de bouger en signe de mécontentement.
- Will ? Répétais-je un peu plus fort
Toujours rien.
- William ! Criai-je cette fois
Il se réveille en sursaut, observe la pièce puis tourne la tête vers moi.
Ses yeux sombres et fatigués rencontrent les miens et nos regards se croisent.
Je déglutis difficilement alors qu'il se contente de m'observer. Après quelques secondes sans bouger, il cligne enfin des yeux.
- Avry ! Tu es... réveillée. Enfin oui ça se voit mais... enfin ! Tu m'as fait peur ! Ne refais plus jamais ça. Dit-il en me pointant sévèrement du doigt comme pour gronder un enfant
- Will... Pourquoi sommes nous dans un hôpital et surtout pourquoi suis-je dans ce lit ?
Mais la question qui me démange le plus c'est pourquoi as tu du sang sur le visage et sur les mains ? Demandais-je en ayant peur de sa réponse
A t-il fait une connerie ?
- Tu ne te rappelle de rien ? Me demande t-il inquiet
- Non. Dis-je en essayant de me souvenir
- Je vais appeler un médecin et on reparle de ça après d'accord ? Me demande t-il se levant du fauteuil
- Hum... oui, d'accord. Dis-je en le regardant quitter la chambre
Après quelques minutes il revient dans la chambre suivie d'un jeune homme blond aux yeux verts, en blouse blanche.
Vraiment pas mal pour un médecin...
Il me sourit et vient se poster devant mon lit.
Il attrape des feuilles qui doivent être mon dossier et le feuillette.
- Alors mademoiselle Marchal, comment vous sentez vous ? Me demande t-il en fermant mon dossier et en me regardant dans les yeux
Mon boss grogne et retourne s'asseoir sur son fauteuil.
- Bien, je suis juste un peu fatiguée.
- C'est normal avec ce que vous avez traversée... Vous nous avez fait peur quand même. Me dit-il en me donnant un verre d'eau
- Je ne me souviens plus de rien...
- Va t-elle refaire une crise ? Demande Will au médecin
- Cela va dépendre de ce qui a provoqué cette crise monsieur Davis.
- Quelle crise ? Demandais-je inquiète
- Vous avez fait une crise de panique mademoiselle Marchal, une crise assez forte pour vous faire dormir deux jours entiers.
- Pardon ?! Demandais-je avec étonnement
- Votre crise de panique a été assez puissante et cela n'est pas bon du tout. Les crises de paniques trop fortes aboutissent souvent à des infarctus du myocarde ou encore des crises d'épilepsies, c'est pourquoi je vais vous prescrire un traitement contre l'anxiété pendant quelques semaines. Vous ferez une pause pendant quelques jours. Plus de travail, vous resterez chez vous.
- Je ne peux pas faire de pause...
- Avry ne discute pas. Me dit Will en saluant le médecin
Il s'approche de moi et pose ses mains sur mon visage.
- Écoute Avry, je sais que c'est à cause de lui que tu as fait cette crise de panique... Me dit Will soucieux
Je souffle un bon coup.
Mais comment sait-il pour Ethan ?
Il me faut des réponses... et tout de suite.
- Comment sais tu que c'est lui ? Comment le connaît tu ? Pourquoi je ne me souviens de rien ? Will, s'il te plaît raconte moi ce qu'il c'est passé. Dis-je sur un ton autoritaire
- J'étais avec des amis quand tu es arrivée dans cette ruelle... Dit-il en détournant le regard. Tu m'as bousculé et j'ai eu peur... tu étais en larmes et tu avais peur, tu faisais déjà ta crise de panique.
- Ensuite ? Demandais-je
- Ensuite il est apparu et il a commencé à tenir des propos déplacés... et tu me connais, je ne supporte pas ça. Dit-il cette fois de la colère dans la voix
- Vous vous êtes donc battus... Je vois. La prochaine fois, s'il te plaît évite de te battre... Ton beau visage va finir par ne plus m'intéresser. Lui dis-je en rigolant
- A vos ordres chef ! Me dit-il en allant chercher ma boîte de médicaments contre le stress
Il revient vers moi et m'en donne un. Je l'attrape et l'avale ainsi que le verre d'eau tout entier. Il redevient sérieux et me dit :
- Je voudrais que pour les prochains jours tu restes avec moi.
Je m'étouffe avec ma gorgée d'eau et le regarde bizarrement. Avec lui ?!
- Avec toi ? Demandais-je surprise
- Oui Avry avec moi, chez moi si tu préfères.
J'ouvre la bouche pour protester mais il me coupe avant qu'un son ne sorte.
- Avant que tu me dises non, je tiens à te dire que tu n'as pas le choix... si Ethan t'a retrouvé ici à New York, il le fera aussi à Los Angeles. De plus ma maison est bien gardée alors que la tienne...
Je lui jette un regard noir ce qui l'empêche de finir sa phrase. Il lève les mains en signe d'abandon et rajoute :
- Je vais prendre les billets d'avion pour rentrer. Toi tu t'habilles, ta valise est déjà prête.
- Si tu es resté avec moi, qui est aux commandes de l'entreprise ?
- Mon père.
- D'accord.
- D'ailleurs en parlant de lui, à notre de retour il souhaite te voir. Il s'est inquiété.
J'accepte d'un signe de tête. Will se penche et dépose un baiser sur mon front.
Un frisson me parcourt tout le corps.
Reste. Calme.
Ne. Rougis. Surtout. Pas.
Ne. Lui. Saute. Pas. Dessus.
Mon boss sort de la chambre et referme la porte derrière lui. Je me lève doucement du lit et me dirige vers mes vêtements. Je file dans la salle de bain et décide de me prendre une petite douche. Une fois totalement propre je m'habille me coiffe puis sors de la pièce.
Je retourne dans la chambre et attrape mes dernières affaires ainsi que mon sac.
Au même moment Will réapparaît.
- On y va ? Me demande t-il. Tu es prête ?
- Oui. Dis-je en regardant autour de moi si je n'ai rien oublié
Il m'attrape la main, entremêle ses doigts aux miens et nous fait quitter l'hôpital.
Nous sommes enfin de retour à Los Angeles. J'ai dormi pendant tout le trajet en avion et maintenant je ne veux qu'une chose : m'étaler sur mon lit ! Mais malheureusement ce n'est pas possible... J'ai essayé de relancer la conversation sur le fait que je pouvais très bien rentrer chez moi mais Will n'en fait qu'à sa tête. Nous entrons dans un taxi et mon boss indique l'adresse au chauffeur.
- Nous avons encore quelques minutes de trajet en voiture avant d'arriver chez moi. Me dit Will en s'installant à coté de moi
- Tu n'habites pas à Los Angles même ?
- Non, en dehors de la ville. M'affirme t-il. C'est plus tranquille.
- Tu es un cliché ! Lui dis-je en rigolant
- Quoi ? Un cliché ?! Comment ça ?
- Le grand Davis, n'habite pas dans un immeuble, ni dans une maison, NON, il vit dans une villa. Avoue Davis, j'en suis sûre. Dis-je en le regardant dans les yeux
Il sourit faisant apparaître sa dentition plus que parfaite et après quelques secondes de réflexion m'affirme :
- Vous avez totalement raison mademoiselle Marchal, je suis un cliché.
- Je le savais. Dis-je en m'adossant contre mon siège
Le portable de mon boss sonne l'arrivée d'un message.
Il le sort de sa poche et le consulte.
Ma curiosité me perdra...
Je jette un coup d'œil rapide mais n'aperçois que le nom du destinataire : Eva
Mon boss souffle un bon coup et lui ne lui répond que par un simple "oui".
Qui est-elle ? Est-elle proche de Will ? Se connaissent-ils depuis longtemps ? Sont-ils ensemble ? Surement.
Peut être une petite amie trop collante...
Quelques minutes passent et personne dans le véhicule ne parle.
Le chauffeur est concentré sur la route et Will regarde défiler le paysage autour de lui.
Le taxi tourne et se retrouve confronté à un énorme portail en fer forgé blanc.
Le portail à lui seul doit coûter le triple de mon petit appartement...
Mon boss ouvre la porte du taxi et sort, il se dirige vers le chauffeur et le paye.
Je sors à mon tour et me dirige vers le coffre pour prendre nos affaires.
Will revient vers moi et me stop en posant sa main sur mon poignet. Frissons !
- Laisse je vais le faire. Me dit-il en m' adressant un clin d'œil
- Je peux porter trois sacs Davis. Dis-je en posant mes mains sur mes hanches pour montrer mon mécontentement
- Pas aujourd'hui Marchal. Me dit-il en souriant
Il attrape toutes nos affaires et les sorts du taxi alors qu'il commence déjà à partir.
Nous nous dirigeons vers l'interphone du portail et sonnons. Une voix de femme répond après deux sonneries :
- Oui ?
- Amanda, c'est moi. Ouvre s'il te plaît. Demande poliment mon boss
Amanda ? Alors Eva n'est pas sa petite amie. J'en déduis que Amanda... Mais attendez une seconde !
Il vient d'être gentil... Will a demandé poliment... Elle doit être vraiment importante cette femme.
Un gloussement m'échappe et mon boss me regarde bizarrement.
Ça veut donc dire aussi que Will ne vit pas seul et donc par conséquent que je m'invite chez les gens...
- Bien monsieur Davis. Affirme Amanda
Je retire ce que je viens de dire.
Les portes du portail s'ouvrent pour nous laisser entrevoir un immense parking en dalle blanche suivie d'une allée bordée de fleurs toutes aussi magnifiques les unes que les autres.
Mes yeux s'écarquillent alors que je découvre entièrement la façade de cette villa.
- Mon dieu ! Dis-je dans un souffle. C'est magnifique...
- Oui, je sais. Me dit Will en rigolant
- Monsieur égocentrique... Me dis-je à moi même
- J'ai entendu.
Je grogne de façon pas très féminine et continue d'avancer les jambes tremblantes. Nous arrivons devant la porte.
Sans attendre la porte d'entrée s'ouvre sur une femme en uniforme qui doit avoir dans la cinquantaine.
