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Je n'ai pas le temps de finir ma phrase que sa main quite mon menton.
Je le sens vraiment pas.
Soudain il m'attrape par les hanches et commence à me chatouiller.
Bien sûr il a fallut que je sois très chatouilleuse... merci, vraiment j'apprécie.
Je commence à rire. Mais il ne s'arrête pas.
Je me tortille dans tous les sens pour éviter ce supplice.
Maintenant je rie à gorge d'employée. Je n'en peux plus.
- D'accord, d'accord ! Arrête... j'ai besoin de respirer ! Dis-je difficilement, toujours en train de rigoler
- Ouvre les yeux. Me dit-il très près de mon oreille
- Monsieur Davis, nous sommes arrivés. Annonce son chauffeur
Will grogne mais ne se détache pas de moi pour autant. L'idée que ses mains soit sur moi ne me déplais pas autant que je le pensais. Mais... non, j'ai rien dit !
- Ouvre. Me dit-il cette fois en encadrant mon visage de ses puissantes mains
Je capitule. Ses parents vont bientôt entrer dans la voiture. Si jamais ils nous voient comme ça...
J'ouvre doucement les yeux peur de sa réaction.
Il est très proche de moi.
Si l'un de nous deux bouge ne serais-ce que d'un millimètre, nos nez se toucherait.
Il observe mes yeux pendant quelques secondes.
Il va me repousser... lui aussi.
Et c'est à plus grande surprise qu'un immense sourire se dessine sur son magnifique visage.
Il enlève ses mains de mon visage au moment où ses parents entrent dans la limousine.
Il a sourit. Il a sourit ! Je... je suis contente... non plus que ça, je suis heureuse. C'est la première personne qui réagit positivement devant la véritable couleur de mes yeux.
- Bonjour les enfants. Nous dit Marie en s'asseyant en face de nous
- Bonjour. Lui répondis-je avec un grand sourire
Son père entre à son tour dans la voiture et nous salue à son tour.
Il me regarde plus attentivement.
- Tu as de très beau yeux Avry.
- Oh ! Oui c'est vrai ! Rajoute Marie
- Heu... je...
- Arrêtez. Vous l'embarrassez. Intervient Will
- Merci. Finis-je par dire
La voiture redémarre et prend le chemin de l'aéroport.
Après quelques minutes nous y sommes.
Je me dirige vers les bornes quand Will m'attrape par la main.
Je me tourne vers lui confuse.
- C'est par ici. Dit-il en entrelaçant ses doigts aux miens
Ouch ! Frissons.
Il m'entraîne vers une autre partie de l'aéroport toujours en me tirant par la main. Pas que cette idée me déplaise... sa main est bien plus grande et chaude que la mienne, elle est douce et...
Non mais il faut que j'arrête !
Nous passons alors près de ses parents que nous avons quittés il y a quelques minutes pour les laissés prendre leur avion.
Sa mère me gratifie d'un sourire et son père d'un clin d'œil.
J'en connais un qui ne va pas être content...
Nous arrivons enfin près d'une borne pour enregistrer nos bagages.
Une fois cela fait, une hôtesse vient nous escorter jusqu'à notre avion « privé ».
Excusez moi ! Oui j'ai bien dit « privé » !
Pffff. Si ça ne tenais qu'à moi, voyager en classe économique m'aurait suffit...
Nous marchons un moment pour arriver devant un jet privé.
Nous nous installons à l'intérieur. Je dépose mes affaires dans le compartiment prévu à cet effet et m'assois bien tranquillement dans mon siège très confortable.
Je souffle d'aise avant de regarder par le hublot.
- Vous êtes bien installés monsieur ? Demande l'hôtesse à l'intention de Will avec son petit sourire plus que charmeur
Cette femme ne me dit rien qui vaille.
À ma plus grande surprise il se tourne vers moi et me demande en souriant :
- Êtes vous bien installée mademoiselle Marchal ?
- Mais oui bien sûr, monsieur Davis. Répondis-je moi aussi un sourire
Tellement mieux un Will souriant, qu'un Will en colère.
- Si vous avez besoin de moi, vous savez ou me trouver. Lui dit l'hôtesse toujours sans un regard pour moi
Elle vient de baisser très rapidement dans mon estime. Elle doit faire son numéro de charme à tous les hommes riches qui passent par cet avion.
Elle s'en va non sans oublier de rouler des hanches.
- Vous avez enfin décidé de ne pas mettre vos lentilles. Affirme Will
- Ce n'était pas volontaire.
- Et pourquoi cela ? Vous avez des yeux magnifiques mademoiselle Marchal. Pourquoi ne pas en faire profiter tous les autres ?
- Qui vous dit que tout le monde les apprécieront ?
- Comment pouvez vous savoir si les gens ou non les apprécieront ?
- Par pur experience. Dis-je en haussant les épaules
- De vous à moi mademoiselle Marchal, si malheureusement le regard des autres vous importe tant, c'est que vous n'avez pas assez confiance en vous.
- Je reviens. Lui dis-je en quittant mon fauteuil pour me diriger vers les toilettes
Je ferme la porte de la cabine à clef et ouvre le robinet sur l'eau froide. Je me passe un peu d'eau sur le visage pour me rafraîchir.
Will est trop observateur et ça m'énerve.
Oui je n'ai pas confiance en moi, je le sais. Pas besoin de me le rappeler.
Je me regarde une dernière fois dans le miroir arrange un peu mes cheveux et retourne m'assoir.
- Voulez vous quelque chose à boire Avry ? Me demande mon boss
- De l'eau, s'il vous plaît.
- Bien. Dit-il en appelant une hôtesse
Il lui indique notre commande. Bien sûr avant de partir, elle lui adresse un clin d'œil.
Oui ! Va si fait comme si j'étais pas là...
Je ne suis pas jalouse ! Mais quand même...
Des voix se font entendres. Deux hommes en uniforme de pilote. Ils viennent vers nous et nous saluent.
Le premier est blond au yeux bleus alors que le deuxième est roux aux yeux verts.
- Bonjour. Je suis le pilote Miller et voici mon co-pilote, Roberts. Nous assurerons votre vol Los Angeles, New York. Nous vous souhaitons un bon voyage et si vous avez besoins de quelques choses, les stewards et hôtesses sont à votre disposition. Nous dit le blond en m'adressant à la fin de son petit discours un clin d'œil
J'aperçois mon boss se crisper.
Miller, m'adresse un sourire avant de s'éclipser avec son co-pilot dans le cockpit.
- Quel crétin ! Affirme Will tout bas
- Crétin ? Demandais-je en levant un sourcil interrogateur
- Rien. Me répond t-il sèchement en plongeant son regard sur son journal
Je ne comprend pas. Il était de bonne humeur il n'y a même pas dix minutes et maintenant il redevient froid...
Est-il lunatique ? Sûrement.
L'avion se met en marche. Une boule dans mon ventre se forme petit à petit.
Il commence par rouler doucement sur la piste avant d'accélérer.
- Du calme Avry. Me dit Will en posant ses mains sur les miennes
Il entrelace nos doigts comme tout à l'heure.
Ça va devenir une habitude...
Sans m'en rendre compte mes ongles se sont enfoncés dans mon siège.
Bizarrement le fait qu'il soit à côté de moi et ses mains sur les miennes me rassure.
Je n'ai pas spécialement peur de prendre l'avion. Être dans les airs ne me dérange pas... par contre les décollages et atterrissages ont du mal à passés. Ce doit être du à un traumatisme d'enfance.
Le bruit de l'appareil se fait de plus en plus fort. Je regarde toujours par le hublot.
Tout. Va. Bien.
Ne. Panique. Pas.
Pas. De. Crise. D'angoisse.
- Vous avez peur de prendre l'avion ? Me demande Will en se penchant vers moi pour pouvoir se faire entendre
- Non, pas spécialement. J'ai toujours eu une petite réticence pour les décollages et atterrissages. Dis-je en tournant la tête pour le regarder
Nos nez se touchent et son souffle chaud se mêle au mien. Je plonge directement dans ses yeux sombres, j'en reste sans voix et sans bouger pendant quelques secondes.
Will lui m'observe attentivement, faisant passer plusieurs fois son regard de mes yeux à mes lèvres.
Il s'approche encore un peu plus de mes lèvres...
Il s'approche encore un peu plus de mes lèvres quand une hôtesse arrive vers nous pour nous apporter nos boissons.
Je me détache vivement de mon boss, comprenant que nous étions sur le point de faire une très grave erreur.
