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**CHAPITRE 04**

Je ne sais toujours pas comment il peut faire la différence entre Caden et Corbin. Ils sont tellement identiques, même moi j’ai des problèmes.

Jason retourne dans la cuisine puis prend Caden dans ses bras aussi.

Caycay ! Est-ce que tu donnes du fil à retordre à ta mère, sale garçon ? dit-il en riant et en enjambant l’assiette de nourriture renversée.

Je m’assois, la tête dans mes mains. Jason s’installe à côté de moi.

Hé, Raiven, je suis désolé que tu ne trouves pas leur père, dit-il doucement.

Non, je m’en fiche, mentis-je.

On le trouvera, d’accord ? Je me souviens l’avoir vu à la fête, mais je ne sais pas d’où il vient.

Je me lève soudainement.

Non, je t’ai toi. Je n’ai pas besoin d’un stupide alpha, dis-je en prenant un chiffon propre pour essuyer le désordre.

Mais quand Zach l’apprendra, tu ne m’auras plus. Tu dois retrouver leur père, insiste Jason.

Bien, dis-je. Je vais le faire, à partir d’aujourd’hui. Je vais le trouver et l’amener ici pour rencontrer ses bébés.

Mensonges, mensonges, mensonges. Tous des mensonges.

Je roule sans but. Selon Jason, j’essaye de trouver Colten. Je sais que je n’aurais pas dû rompre ma promesse, mais je ne veux pas l’embêter avec les jumeaux. J’ai peur qu’il les nie ou quelque chose comme ça. C’est ce qui me fait le plus peur.

Je passe délibérément devant le lycée, la tête basse, reconnaissante que les jumeaux dorment. Je roule lentement et regarde. Zach sort de l’école, renfrogné par quelque chose. Callie est à son bras, mais elle semble lui dire de partir pour une raison.

Zach porte son maillot de football à la main. Je comprends immédiatement ce qui s’est passé. Callie a toujours dit que le maillot était hideux et que si elle sortait avec l’un des joueurs de football, elle ne le porterait jamais. Elle a dit, et je cite : « Je préférerais m’immoler. »

Zach, cependant, insiste pour que sa petite amie le porte parce que c’est un « soutien ». Personnellement, je détestais le porter, mais je devais aller jusqu’au bout pour rendre ce garçon heureux.

Je me sens en colère, mais une chose pour laquelle je suis reconnaissante, c’est le fait que Zach n’est pas le père de mes bébés. Je ne sais pas comment je réagirais s’il l’était.

Callie fait soudainement une double prise parce qu’elle m’a vue. J’appuie fort sur la pédale et je file avant qu’elle puisse jeter un coup d’œil approprié. Je n’ai pas besoin que ces deux-là mettent leur nez dans mes affaires.

Je vais au restaurant que Zach déteste, donc je sais qu’ils n’y iront pas. Je sors les sièges d’auto des garçons et les amène à l’intérieur. Immédiatement, Caden commence à pleurer, dérangé. Je m’assois et le prends dans mes bras, le serrant contre moi.

Ça va, bébé. Je suis là, le rassuré-je.

Il cligne des yeux vers moi avec ses longs cils mouillés et enfonce son pouce dans sa bouche. Il a une nuance ou deux d’yeux bleus plus foncés que Corbin. Je sais pertinemment que leur père doit avoir les yeux bleus. J’ai les yeux marron ennuyeux, comme le reste de ma famille.

Je peux me voir sur le visage des jumeaux, mais je me demande sans cesse quelle partie ils tiennent de Colten. Je n’ai pas vu son visage, tout n’est qu’un vague souvenir. Je me souviens juste de m’être sentie si à l’aise avec lui, comme si j’étais censée être dans ses bras.

Je retire le pouce de Caden et sors une bouteille de lait que je glisse doucement dans sa bouche.

Voilà, mon ange. Ce n’est pas mieux qu’un pouce ? lui demandé-je. Sa petite main saisit mon doigt et il me regarde en buvant son lait.

Je ris. — Prends ça comme un oui.

Oh, quel doux bébé !

Je lève les yeux pour voir un couple d’âge moyen que j’ai déjà croisé dans mon ancienne meute. Ils ne semblent pas me reconnaître, heureusement. La femme a l’air surprise en voyant Corbin endormi sur sa chaise.

Des jumeaux ! Mieux encore, n’est-ce pas une chance ? dit-elle en battant des mains, ravie.

Son mari sourit poliment, puis il renifle.

Ils semblent avoir du sang Alpha fort en eux… dit-il.

Je baisse rapidement les yeux vers Caden.

Euh… balbutié-je, sans savoir quoi répondre.

L’homme plisse les yeux.

C’est un peu trop fort pour être dans cette partie de la ville. Qui est leur père ?

Henri ! s’exclame la femme en lui donnant un coup de coude brusque.

Je veux juste savoir ! Le sang de ces bébés est dangereusement puissant.

Je serre Caden plus fort, oubliant presque de le nourrir.

La femme plisse aussi les yeux, puis ils s’élargissent.

Oh ! C’est la fille de Wescott ! s’écrie-t-elle.

Je retire à la hâte la bouteille de la bouche de Caden et le repose sur sa chaise.

Celle qui a couché avec l’Alpha de la meute rivale ?

Je fais semblant de ne pas les entendre, boucle la ceinture de Caden et tire solidement le chapeau de Corbin sur sa tête.

Pourquoi aurait-elle-même fait ça ? Ne sait-elle pas ce que cet homme a fait ?

Je sens des larmes me piquer les yeux. Je soulève les poignées des sièges d’auto et passe devant le couple.

Excuse-moi, craché-je.

Tu n’es pas excusée ! Tu as fait une erreur en portant ses chiots, dit-elle en agitant vaguement la main vers mes bébés.

Je me retourne brusquement.

Non ! Je ne l’ai pas fait ! Je pense que c’est toi l’erreur ici. Peut-être que ta mère aurait dû écouter en cours de santé ! lui criai-je dessus.

Je tourne les talons et retourne à ma voiture où je pose mes bébés sur la banquette arrière. Puis je rentre chez moi. Je dois conduire prudemment, car parfois, il est difficile de bien voir quand les yeux sont pleins de larmes.