#Chapitre3️⃣
Narrateur externe
Après sa discussion avec Saly, Tata Aicha se lève et alla chercher sa fille. Elle la trouva dans la chambre de Ndeye la bonne:
-Zahra ranges moi tous tes bagages...on doit partir....
Zahra n'avait rien compris de ce qui se passe et pose la question à sa mère:
-Ma où est ce qu'on va?
Sa mère répète encore ses mots:
-ranges tes bagages...on doit partir. Aicha n'était pas une femme très bavarde et ne laissait jamais remarquer ses sentiments peu importe la situation...mais elle était inquiète... Une deuxième fois dans la rue ..son coeur de mère ne supportait pas de voir sa fille aussi confuse...mais elle devait vraiment quitter cette maison..parce- que le maître des lieux ne veut plus les héberger.
Sa fille ne dit rien et traça direct vers sa chambre...elle avait maintenant beaucoup d'habits, Tante Saly la gâtait beaucoup...
Zahra rangeait ses habits en pleurant...elle se rappelle encore de sa vie d'avant..de combien elle a Souffert avec sa mére...
Elle était vraiment désemparée...elle qui commençait à être heureuse dans sa nouvelle vie...mais c'était trop beau pour être vrai...se disait t-elle...
Quelques minutes plutard Ndeye vient frapper à sa chambre:
- zahra c'est Ndeye...je peux entrer. Zahra efface vite ses larmes et répond:
- oui entre.
Ndeye aussi se sentait très triste...elle avait compris la situation mêmne si on lui a rien dit..
Elle était de nature très discrète et parlait peu...mais Zahra s'était ouverte à elle et lui avait raconté leur vie au village et les différents problèmes auxquels elles étaient confrontées.
Ndeye brise le silence en ces mots:
- Zahra où est ce que vous avez où aller ? ...Stp regardes moi...tu sais que tu es mon amie etj'aime ta mère comme ma propre mère,vous pouvez venir dans la chambre où je loge à Medina, moi je ne suis là bas que les week-ends...c'est vrai qu'on est déjà 6..mais les autres filles aussi travaillent et ne rentrent que les week-ends aussi.
Zahra la regarde deux petites bonnes minutes avant de dire:
- c'est vraiment gentille Ndeye...on ne voudrait pas déranger... Je crois que maman trouvera solution...et je sais qu'elle n'accepterait jamais cela.
Ndeye hocha la tête et sort de la chambre pour aller dans la cuisine.
Pendant ce temps, la mère de Zahra elle aussi de son coté, rangeait ses bagages...elle finit 30 mn plutard... Elle n'a pas tout emporté... Tata Saly l'avait offert beaucoup d'habits... Mais elle ne prend que les plus légers et sans beaucoup de valeur.
Elle rejoignit sa fille:
- Zahra depuis que je t'ai dit de ranger...tu n'as pas encore fini...je ne te demande pas de tout emporter..prends le nécessaire c'est-à-dire les plus légers et le reste tu le laisses à Ndeye....
Zahra ne comprenait vraiment pas sa mère qui voulait gqu'elle laisse tous ses habits et de ne prendre que certains...
- Ma tu sais tous ces habits je les porte et je ne veux pas les laisser ici..je veux tout emporter avec moi...
Sa mère ressentait l'amertume de sa fille, mais savait que si elle emporte tout...elles risquent d'avoir des problèmes de place...elle lui dit:
- Zahra arrêtes de discuter et fais ce que je te dis.
Cette dernière faisait la gueule à sa mère....une Vraie gamine. Elles finissent de ranger et Tata Aicha trouve Saly dans le jardin et lui dit:
- Saly on s'en va.
Saly se lève brusquement et se jette dans les bras de son amie.
- Aicha je suis vraiment désolée.. Si je pouvais...snif...snifff...tu resterais.. Mais comprends moi stp.
Tata Aicha était dépassée par cette ambiance...elle répond aussi au bord des larmes.
- Ne pleures pas et merci pour tout...tu as été plus qu'une amie...je 'oublierai jamais ce que tu as fait pour ma fille et moi.
Saly lui tend encore une fois l'enveloppe de 300milles qu'elle avait refusé de prendre ce matin.
- stp chérie prends ça tu en auras besoin.
Aicha prend l'enveloppe et lui dit d'une voix à peine audible...elle avait honte de prendre l'argent...mais elle en avait véritablement besoin...
- merci pour tout. Zahra alla rejoindre sa mère devant le portail de la maison en trainant avec sa grosse valise...
Quelle tếte de mule cette fille...pourtant sa mnère lui avait demandé de ne prendre que le nécessaire..
Elles sortent ensemble de la maison avec un air très triste et zahra qui était aidé par le gardien s'adressa à sa mère.
- yaaye où est ce qu'on va?
Sa mère baissa la tête pendant quelques secondes et lui répond:
- je ne sais pas ma fille...je ne sais vraiment pas.
Zahra qui avait les yeux écarquillés lança :
- Ndeye m'a dit tout à l'heure que nous pouvons aller dans la chambre qu'elle loue en attendant de trouver quelque chose...stp maman allons y là-bas après on cherchera une chambre.
La mère de zahra dit oui et cette dernière entre de nouveau dans la maison.
-Ndeye où es- tu?Mamana dit oui pour qu'on aille à médina le temps de trouver une chambre... En parlant, elle était devant Ndeye qui était juste dans le jardin
. Ndeye balbutia un je te ramène les clés et monte pour aller dans sa chambre.
Pendant ce temps zahra était dans sa phase 2 de contemplation de la maison comme le premier jour qu'elle a mis les pieds dans cette maison.
C'est Ndeye qui la sort de ses rêves en lui tendant la clé de la chambre avec un numéro de téléphone et lui explique l'adresse de la maison à medina. Zahra sort de la maison comme elle est entrée et dit à sa mère:
-maman on a les clés, l'adresse et un numéro de
téléphone...
Saliou le gardien les aide à trouver un taxi et elles montent avec leurs bagages, direction Medina...un quartier populaire de Dakar.
Saliou regarda le taxi s'éloigner... Il avait aussi un air trềs triste...on peut dire qu'il était amoureux de Zahra...mais cette dernière n'avait rien remarqué..
Eclipse du trajet jusqu'à Medina....
Le taxi se gara devant une vieille bâtisse de plusieurs étages...On pouvait sentir l'odeur nauséabonde des fosses...l'eau usée ruisselait de partout.
Dans le taxi zahra a eu la brillante idée d'appeler le numéro que leur avait donné Ndeye...
Elle avait passé le téléphone au chauffeur de taxi qui avait tout compris et les avait conduit à l'adresse indiquée..
Résultat le taxi est arrivé à destination et une fille presque du même âge que zahra les accueille.
- bonjour c'est sûrement vous zahra et tata Aicha...
Elle leur tend la main et les dirige à la maison en montant les escaliers.
Arrivées à l'étage 3...elle se dirige au fond du couloir tout en parlant...mais zahra et sa mère n'entendaient rien de ce qu'elle disait...
Tout était très sombre... On dirait la nuit alors qu'il ne faisait que 13h...il y'avait une odeur insoutenable qui empestait le bâtiment ...c'était Vraiment nauséabonde .. Une telle insalubrité du jamais vu.
Deux minutes plutard elle se stoppe devant une porte qu'on ne pouvait pas nettement distinguer dans une telle obscurité... Mais ellen'avait aucun problème à se repérer...
Sûrement l'habitude!
- Entrez leur dit la fille qu'on ne connait pas encore le nom...
La mère et sa fille entrent dans la chambre... On ne pouvait pas vraiment appeler cela chambre...c'était une chambrette...trềs étroite pour accueillir plusieurs personnes et apparemment il n'y avait pas de fenêtre mais on pouvait apercevoir à deux pas un ventilateur complètement penché vers le bas..peut être qu'il ne marche plus...il faisait très chaud dans cette chambre.
Tata Aicha qui depuis qu'elle est sortie de la maison de sa meilleure amie était presque muette s'adresse à la fille en ces mots:
- vous êtes combien ici?
La fille avec un air étonné répond:
- nous sommes 5 filles ici...nous étions 6 avant mais I'une des filles a quitté pour aller loger ailleurs... d'habitude nous sommes là que les quinzaines...nous passons la nuit chez les patrons..moi je travaille près d'ici c'est pourquoi Ndeye m'a dit de venir vous accueillir...
Tata Aicha après l'avoir bien écouté la remercie pour sa disponibilité et lui demande où se trouve le robinet pour qu'elle puisse se rafraîchir...
- on a pas de robinet ici...le propriétaire de la maison à tout enlev... Nous allons tous les matins à l'angle de la rue...le bidon c'est à 50f ...mais heureusement qu'il y'a encore trois bidons pleins...les toilettes c'est juste à côté... Je dois partir avant que ma patronne ne remarque mon absence.
La mère de zahra ne dit rien et avait compris que la situation allait être difficile.
A peine que la fille est sortie que zahra s'attaque à sa mère:
- maman tu as vu cette maison comme elle est sale...on cherche dès demain un autre endroit plus salubre....on peut pas vivre dans un endroit pareil...
Elle ne finit pas sa phrase que sa mère l'ascena avec une gifle.
- depuis quand tu es si impolie? Depuis quand tu me parles en élevant la voix...je ne suis pas ta copine....tu penses que moi je n'ai pas des yeux pour voir ou-bien un nez pour sentir? C'est parce-que tu as vécu 6 ou 7 mois chez Saly que tu te crois reine...cet endroit là que tu critiques est mieux que ce qui nous attendait dans la rue si Ndeye n'avait pas la gentillesse de nous héberger...
Zahra regardait sa mère parler...elle pouvait lire dans ses yeux de l'amertume de la tristesse et tant d'autres choses qu'elle ne saurait déchiffrer.
Elle dit d'une toute petite voix:
- excuses moi maman.
Sa mère ne lui dit rien et sort de la chambre avec un petit sceau qu'elle a trouvé dans celle-ci.
Arrivée à hauteur des toilettes, elle n'avait pas besoin de panneau pour l'indication... L'odeur était enivrante... Tout était sale...on dirait que personne n'habitait dans ce couloir...cétait vraiment incroyable une telle insalubrité... Elle sort des toilettes comme elle est entrée..
Elle se met au seuil de la porte et s'adresseà sa fille:
- Zahra dès demain on ira chercher un logement ailleurs...pour l'instant il fait un peu trop tard...vas dehors chercher quelque chose à manger et ne te perds surtout pas...ne vas pas loin aussi.
Zahra répond par un hochement de tête et prend l'argent que lui avait tendu sa mère.
Une fois dehors, elle regarde dans tous les sens et finit par trouver une vendeuse de beignets et de petites friandises.
Passer la nuit dans cette chambre était très difficile pour cette mère et sa fille...mais elles n'avaient pas d'autres alternatives, elles devaient s'adapter.
Le lendemain, comme à ses habitudes, tata Aicha se lève pour prier et réveille sa fille..elles font leurs prières ensemble..zahra se couche jusqu'après avoir fini...mais sa mère était assise sur sa natte entrain d'égrener son chapelet.
Elle priait,priait pour que Dieu lui éclaire le chemin...pour que Dieu lui donne la force de faire face à sa nouvelle situation.
Elle est croyante et sait qu'elle doit passer dans ses épreuves...que c'est la vie et elle doit persévérer...
Elle voudrait offrir à sa fille une vie plus calme avec moins de tracas.
Les jours suivants, zahra et sa mère faisaient le tour du quartier pour trouver un autre logement...mais c'était soit trop cher ou soit trop étroit et insalubre.
Trouver un logement à Dakar n'est pas chose facile surtout quand on a pas trop les moyens. Les choses devenaient de plus en plus compliquées pour elles...l'argent que leur avait donné Saly n'était plus suffisant car elles faisaient des dépenses pour la nourriture également pour le transport. Les allers et retours pour chercher un nouveau toit n'étaient pas gratuits...
Un mois déjà qu'elle vivent toujours à medina... Dans cette chambre étroite et dans cette maison infeste... Avaient t-elles vraiment le choix?
Quelques temps plutard, elles finissent par trouver une chambre à daliford.. Ce n'était pas le confort total mais c'était mille fois mieux que la chambre qu'elles ont quitté à médina.
Le véritable problềme dans cette maison c'est qu'il n'y avait ni eau ni électricité...
Zahra était obligée chaque matin d'aller au coin de la rue au niveau du robinet public connu sous le nom de robinet pape Diop...
Rien n'était facile pour les deux femmes. Elles vivent un véritable calvaire...
Elles ont dépéri et ne ressemblent plus à rien..
Zahra a essayé de convaincre sa mère de la laisser travailler comme domestique à camberene 2 qui n'était pas très loin de daliford, mais Aicha n'était pas du même avis car n'avait pas trop confiance en la vie...ce qu'elle voyait tous les soirs dans son quartier lui faisait vraiment peur.
Des adolescentes qui faisaient la rue...de très jeunes filles qui vendaient leurs corps...
En tant que mère elle ne pouvait pas accepter que sa fille devienne comme ces filles égarées.
Zahra appelle sa mère depuis plus de 30 secondes mais celle ci semble absente...d'ailleurs ce n'est pas nouveau tata Aicha a maintenant l'habitude d'avoir la tếte ailleurs.
- yaye je t'appelle depuis une minute mais tu sembles absente.
-zahra je ne suis pas absente...mais tu es parfois trop bavarde je réfléchissais.
-wa dis moi qu'est ce que tu voulais me dire? Lui dit sa mère. Zahra hésite quelques secondes et dit à sa mère:
- yaye cela fait deux jours qu'on n'a pas mangé...je sais que tu es une très bonne mère, tu as toujours été la pour moi...moi aussi je veux faire quelque chose pour toi..laisses moi aller travailler...maman regardes toi tu es devenue vieille et très chétive... On ne mange pas bien on ne dort pas bien..je peux aller travailler et rapporter un peu à la maison...comme ça tu n'auras plus à faire ton petit commerce de vente d'arachide qui n'apporte presque rien...hier j'ai discuté avec la fille de tata Kiné qui habite juste en face...elle travaille comme domestique en ville...elle perçoit 40 milles par mois...
Sa mère ne la laisse mêmne pas continuer son récit et lui lance avec colère
- qui t'a dit d'aller raconter nos problèmes aux autres? Zahra c'est comme ça que je t'ai éduqué? Est ce que tu m'as vu fréquenter les autres femmes de ce quartier?
Zahra répond à sa mère en pleurant:
- yaye ce n'est pas ce que tu penses je n'ai rien raconté aux gens concernant notre situation...maman je ne suis plus une petite fille je suis consciente de notre vie...c'est difficile ce qu'on vit...je veux seulement être utile...je veux t'aider yaye...je sais que tu ne veux que le meilleur pour moi...je te vois mnalade et je ne peux rien faire... Stp yaye laisses moi faire ce travail...laisses moi trouver une solution à notre vie...je n'oublierai jamais qui je suis et d'où je viens. Je ne changerai pas...je serai toujours la même tout ce que je veux c'est travailler et t'aider avec le peu que j'aurai.
Sa mère la regarde un long moment et hoche la tête
- zahra tes paroles sont convaincantes... Et je suis fière de toi tu as toujours été une fille exemplaire... Je ne veux pas que tu changes pour rien au monde...je veux que tu travailles mais je veux que tu rentres tous les jours à la maison...je ne veux pas que tu dors chez des inconnus...tu peux aller dès demain chercher du travail.tu as ma bénédiction.
A suivre….
