#Chapitre1️⃣
Vous allez sûrement vous demander où est ce qu'on vit maintenant puisque papa a répudié maman devant tout le monde.
Je dis bien nous sommes toujours chez papa.. Les choses ont beaucoup changé...mon frère a quitté la maison depuis ce jour et est resté chez son ami Abdou jusqu'à obtenir son Bac avec une très bonne moyenne...
Finalement il est parti à Dakar chez un oncle...
J'avoue que je ne le connais pas je ne l'ai jamais vu...je n'ai jamais vu un membre de la famille de maman à la maison...même si je sais qu'elle a perdu ses parents...
Elle doit bien avoir des frères....des soeurs...des oncles etc...bon elle ne me parle jamais de ce qui s'est passé...
C'est un peu louche quand même je vais me renseigner....
Depuis ce jour, on est comme des fantômes dans cette maison...
Personne ne nous adresse la parole..on cuisine à part on fait tout à part...les rares paroles qu'on nous adresse ce sont des quiproquo de la part des épouses de papa surtout la première et la quatrième....elles disaient souvent:
- waaw je vois qu'il y'a toujours des indignes parmi nous...tu es dans une maison où personne ne te calcule et ton mari t'a répudié malgré tout tu restes..je ne comprends vraiment pas...
Ma mère ne répond jamais à leurs provocations...même quand je voulais riposter elle me défendait formellement de le faire. C'est ce qu'est devenu notre vie dans cette maison maman et moi.
Le bon coté de l'histoire c'est que maintenant elle n'est plus battue par papa...elle fait ses activités sans se soucier des humeurs de ce dernier.
Quant à moi, même si je me sens seule car mes soeurs et mes frères ne m'adressaient plus la parole, je me contentais d'occuper mon espace en élevant mes poules, mes moutons et chèvres et en discutant un peu avec mon âne cheri(mdrrrr)...lui il m'écoute toujours sans me juger...je l'aime beaucoup c'est mon meilleur ami mdrrTr.
Actuellement je suis en route pour le puits...je ne vois personne dehors...mais je n'ai pas peur même s'il fait trop noir.
Je continue ma route et tout à coup je fut interceptée par Souley qui sortait tout juste de la petite mosquée du village:
- zahra c'est toi?
—oui répondis-je sèchement.
- zahra tu sais bien que ce n'est pas sûr de sortir à cette heure pour aller au puits....je t'ai toujours dis d'attendre que je finisse de prier pour t'accompagner...mais on dirait que tu n'a pas confiance en moi. Je ne répondis pas et continue mon chemin, il me lance encore:
-laisses moi je vais conduire pour toi et je t'accompagne...
J'avoue qu'en ce moment j'avais besoin d'être accompagnée mais bon je jouais à la tête dure.
-s'il te plait souley tu peux rentrer chez toi...tu sais comment sont les gens du village...ils n'hésiteront pas à penser du mal en nous voyant ensemble et moi j'évite les problèmes...stp rentres chez toi et n'insistes pas...
Il me regarda longuement et me dit sur un ton autoritaire:
- je me fiche de ce qu'ils diront et fais de même...
Et depuis ce jour, il m'accompagnait chaque matin et se cachait derrière les arbres pour m'attendre et me raccompagner jusqu'à l'entrée du village pour partir à ses occupations.
Je trouvais drôle cette situation mais c'était ma condition pour q'il puisse m'accompagner...
J'ai très peur des commérages surtout depuis que mon propre père a craché devant tout le monde que je suis une prostituée..je fais attention à tout.je suis devenue paranoà la limite..
Souley est un jeune garçon âgé à peu près de 25 ans, c'est un cousin à la quatrième femme de papa...
Y'en a même qui disent qu'ils sortaient ensemble avant le mariage de cette sorcière avec papa...mais bon cela ne me concerne pas je ne m'occupe jamais des affaires des autres..
Il est du genre très calme,plutôt beau gosse,très discret aussi...
Il dit être amoureux de moi et veut que je sois sa femme...mdrrrr...me marier moi...il rêve vraiment debout...moi je ne me marierai jamais..je ne veux pas être battue et humiliée par mon mari.
Franchement le mariage n'est pas du tout mon truc...Mais souley me dit toujours qu'il me traitera comme une reine.
Pffff je suis sûre que c'est ce que mon père disait à maman avant leur mariage...les hommes sont comme ça...tous méchants....
Quant à souley je le trouve très gentil et très attentionné,mais malheureusement pour lui je n'ai pas la tête à ça.
Ma vie se résumait à cette routine, i'avais toujours hâte que ma mère rentre le soir...qu'elle me raconte ses journées...sa fatigue...les humeurs de ses clients...on éclatait de rire à chacune de ses blagues...elle est Vraiment drôle.
Je l'aime beaucoup parfois je la regarde et je me dis qu'est ce que ma vie sera devenue si maman n'était plus là..elle est tout pour moi...je l'aime tellement.
On dirait qu'on avait le même âge tellement qu'on se ressemblait...elle a 45 ans.
Quelques temps plutard..
Un matin de dimanche presque tout le monde était à la maison...nous on était de notre coté...
On ne les approchait presque jamais..
Ce qui est bizarre c'est que je voyais des vas et viens venant de la chambre de la première femme de papa...
Je n'osais pas demander mais je voyais de l'inguiétude dans leurs yeux.
Bon sang qu'est ce qui se passe ici?
J’ai un mauvais pressentiment..
Je décide de demander à tante Habibatou qui nous adressait la parole quand personne n'était à la maison.
Elle n'était pas sorcière comme les deux autres mais était très influençable.
Je lui dis à voix basse:
-tata haby qu'est ce qui se passe,depuis tout à l'heure je vois les gens défiler,est-ce seulement la paix?
Tante haby me ragarde avec des yeux pleins de reproches et me dit:
- zahra tu n'es pas au courant? Ton papa est très malade, cela fait une semaine qu'il n'est pas sorti de la chambre...il ne peut même plus parler...le marabout nous a dit qu'on lui a jeté un sort...
J'étais comme tétanisée sur place...papa malade depuis une semaine...Mais pourquoi je ne suis pas au courant? Quelle genre de fille je suis?
Ces questions n'arrêtaient pas de défiler dans ma tếte et tout à coupj'éclate en sanglots et je cours retrouver maman.
- maman...maman...maman...papa est gravement malade..il est trop fatigué..
Ma mère qui était couchée se leva brusquement:
- zahra qu'est ce que tu me dis là, ohhh mon mari...
Elle met son foulard et sort subitement de la chambre...jétais derrière elle....
Arrivées devant la case de la grande sorcière( la première épouse de mon père)...
elle stoppa net ma mère en lui disant:
- ou vas-tu comme ça toi,qu'est-ce que tu veux,depuis que modou est malade..tu n'a pas mis tes pieds ici toi et ta fille...aujourd'hui tu viens le rendre visite, espèce de satan je suis sûre cela vous réjouis ta fille et toi...je vous déteste…
Maman était toujours calme et voulait entrer..ce qui n'est pas possible vu la position de cette sorcière et les paroles blessantes qu'elle sort de sa bouche.
Quelques minutes plutard, on entend des cris venant de l'intérieur de la chambre de la sorcière..
c’était bel et bien la voix de la deuxième sorcière( quatrieme femme de papa):
-woooy woooy( wooy qu'est ce que je vais faire avec mes enfants...hoo mon Dieu modou est partit..modou est mort).
Sur ces mots elle commenca à enlever son foulard de la tête et se rouler par terre, je n'y comprenais Vraiment rien...papa est mort...mais comment ça...même si je détestais mon père plus que tout je ne lui souhaitais pas la mort...
Tout était mélangé dans ma tête..
Maman et les autres femmes de papa se sont précipitées dans la chambre..il y'avait déjà l'imam du village et deux autres hommes...maman pleurait c'était d'ailleurs la première fois que je la vois pleurer...
Papa était là couché,ill y'avait un drap blanc qui le couvrait...il ne bougeait pas...tout le monde pleurait et l'imam n'arrêtait pas de répéter:
- arrêtez de pleurer...ce n'est pas bon pour lui...priez pour lui.
J'étais là pleurant comme une folle, c'est vrai que papa ne m'a jamais aimé mais j'aurai vraiment souhaiter qu'il reste prés de nous, qu'il assiste à notre réussite..mais Dieu l'a voulu ainsi.
C'est donc cela la mort, elle ne prévient pas, elle frappe à notre porte et n'attend jamais qu'on lui demande d'entrer. Elle emporte les personnes qui nous sont très chères.
La mort est juste un énigme pour tout être.
Ho mort qui es-tu?
Papa fut enterré ce jour même car selon limam c'était son souhait.
Notre maison était bondée de monde...tout le village était au courant de la mauvaise nouvelle même les villages environnants.
Ce fut des moments tristes dans la maison..on entendait que les cris stridents des femmes..
J'avais tellement pleuré, que mes yeux refusaient de verser encore une seule goutte de larme...
Cela fait trois jours maintenant que papa nous a quitté et les autres femmes de papa font le tendie(le veuvage) et chacune d'elle était restée dans sa chambre en recevant les condoléances...
L'imam avait expliqué à maman qu'elle ne pouvait pas faire la même chose...car elle avait été répudiée par papa avant sa mort.
40 jours déjà depuis le décès de papa, aujourd'hui un grand jour, parce qu'on fait l'héritage.
Maman m'a dit la veille quand on était couchế:
-Demain sera un grand jour zahra...on connaitra le sort que nous réserve la famille de ton père.
Moi franchement je n'avais rien compris de ce qu'elle disait, je me contentais seulement de hocher la tête..
De toute façon Papa n'avait pas beaucoup de biens à part le parcelle de champs d'oignons,quelques animaux domestiques et la maison où on vivait...
Il n'avait pas d'autres patrimoines....d'ailleurs je le voyais presque jamais travailler...il passait presque toute la journée sous l'arbre à palabre.Ce sont surtout mes frères qui s'occupaient de son champ.
Dans ce village, les hommes travaillent que pendant la saison des pluies...ce sont les femmes qui travaillent plus et s'occupent souvent des dépenses de la maison.
Ce qui est bizarre c'est qu'il est rare de voir un homme se marier avec une seule femme,on dirait qu'ils se sont tous entendus pour avoir plus de 3 femmes...
Je ne trouve mêne pas l'importance puisqu'ils ne s'occupent jamais de leurs femmes...
Comme je vous l'ai dis aujourd'hui c'est le partage des biens de mon père entre ses enfants et ses femmes. L'imam du village était présent et d'autres notables,amis et connaissances de mon père.
Après les différents témoignages, l'imam attaque direct le coran en parlant des versets qui mettent en exergue comment on répartit les biens, qui sont bénéficiaires, qui sont privilégiés et qui ne le sont pas...
Jusque là j'écoutais ..mais on dirait que tout le monde nous a oublié ma mère, mon frère et moi...on nous a mếme pas mentionné.
Je regardais maman du coin de l'eil, mais elle était très calme et baissait la tếte.
Elle a toujours su garder son calme légendaire devant toutes les situations...elle est vraiment spéciale...je ne la ressemble pas moi je suis très susceptible et impulsive...
J'étais dans mes pensées quand j'entends l'imam dire:
-maintenant faisons des prières après on pourra disposer.-
Après les mots de prières dirigées par l'imam suivis par des amines qui fusent de partout...on lève la séance.
Je n'arrêtai pas de regarder tout le monde pour trouver des réponses à mes questions....
Mais on dirait que nous étions invisibles...aucun regard pour nous..bizarre non.
Je suis ma mère qui se dirige direct vers sa case...elle avait un visage impassible que je n'arrivais pas à déchiffrer.
Arrivées dans la case, j'attaque direct maman:
- maman pourquoi tu n'a pas parlé...nous on a rien hérité de papa...l'imam ne nous a pas mentionné, maman pourquoi?
Maman me regardait et ne disait rien...peut être elle aussi était plus surprise que moi, et j'enchainais:
- maman où est ce qu'on va habiter...ici personne ne nous aime je suis sûre qu'ils vont nous chasser de la maison, maman appelle Bogal.
Maman continuait de fixer un point invisible et tout d'un coup elle se lève et me dit:
-zahra allons faire nos ablutions et prions deux rakkas pour que Dieu nous protège et nous montre le chemin.
Maman était très pieuse,elle aimait beaucoup prier et jeuner les lundis et les jeudis...moi qui ne jeûnais que le ramadan..jai très peur de la faim.
Je suivis ma mère, on fait ensemble la prière et après avoir fini elle me dit avec une toute petite voix:
-j'attends tout ce que Dieu fera...je suis sous la protection de Dieu et mes enfants .
Elle reprend son chapelet et continue ses prières e silence, pendant ce temps j'étais entrain de l'observer et je me rend compte que maman avait beaucoup maigri... Elle semblait fatiguée mais elle ne laissait rien paraitre...elle tombait souvent malade...ne restait jamais au lit...
J'avais une mauvaise sensation quand je regardais ma mère...elle était affaiblie mais ne me disais jamais rien...bref elle ne se plaignait jamais...en tout cas pas devant moi....peut être qu'elle ne voulait pas que je m'inquiète...
***
Le lendemain matin, après le départ de maman...jJ'entends des voix que je reconnaîtrai parmi mille, c'étaient celles des deux sorcières....je les avais même oublié ces deux mégères...
-...sortez d'ici je vous dis dehors......vous n'avez plus rien ici...bande de sans vergogne....cette chambre appartient à mes enfants et moi...dehors je vous dit) hurla la sorcière numero un.
- ¢'est vrai ce que tu as dit...elles sont Vraiment sans vergogne...je suis vraiment étonnée….ajouta la sorciêre numero 2 juste pour plus envenumer les choses.
Je n'en pouvais plus de ces insultes..je sors de la chambre en leur faisant face:
- pour tout ce que vous avez à dire attendez ma mère pour lui dire...je n'ai même pas terminé que la deuxième sorcière me lance avec haine:
- hey toi la pute..nous ne nous adressons pas a toi...es hommes t'ont tout pris...tu n'a pas honte.
A peine a t-elle finit ses mots que je me rue vers elle..j'étais comme une tigresse..je la griffai...je la frappais...une force indescriptible m'animait.
Mais cela n'a duré que quelques secondes car la première sorcière aussi s'est mêlée des choses et ses deux autres filles l'ont rejoint.
On dirait qu'elles attendaient le feu vert pour aussi se jeter sur moi... J'étais vraiment impuissante face à quatre femmes...mais je me débattais aussi avec le peu de force qui me restait..
Elles étaient plus fortes que moi...et les coups pleuvaient de partout...des balais par-ci un pilon par là...elles ne m'ont vraiment pas raté..
Je ne pouvais plus bouger...mon corps était lourd...jétais couchée..recroquevillée sur moi même...elles continuaient à me piétiner...je ne pouvais plus me défendre j'étais à bout de force...
On dirait qu'elles veulent me tuer...en tout cas cC'est l'impression que je lisais dans leurs yeux...de la haine et du mépris...
Mon Dieu qu'est ce qu'on a fait à ces personnes pour qu'elles nous détestent tant? Pourtant je ne les ai rien fait...
je les ai toujours respecté...je n'ai jamais répondu à leurs provocations... Pourquoi...pourquoi...pourquoi?
Je n'entendais plus rien...les voix devenaient lointaines...et mes yeux se sont fermés..je suis morte. J'ouvrais les yeux difficilement...je regardais autour de moi...j'avais des courbatures..je ne pouvais mếme plus bouger... Hoo donc je ne suis pa morte alhamdoullillah. Le soleil commençait à disparaitre, j'avais ouvert totalement les yeuX et je me rappelle de tout ce qui s'est passế...de tous les coups que j'ai reçus...
Je me touche instinctivement le visage et je vois que j'avais les yeux enflés,une lèvre fendue...des blessures sur tout mon corps et du sang...
Mon Dieu moi qui ai tellement peur du sang...j'ai tout le corps ensanglanté...
J'essayais de me lever...mais difficilement...
Je regarde autour de moi et je vois le pilon avec lequel on m'a http://xn--tabass-gva.je/ traine tout mon corps jusque là et je m'appuis sur ça pour me lever..
Je me dirige vers la case de maman et je vois que tous nos bagages étaient dehors...elles n'ont pas osé toucher à nos bagages! Je touche la porte...et surprise...la serrure est changée.. Elles ont vraiment tout préparé ...elles veulent coûte que coûte qu'on quitte la maison.Toutes mes pensées vont vers maman...
Où est t-elle? Je connaissais vraiment la réponse à ma question...mais je ne pouvais pas m'empêcher de me la poser.
Maman reviens vite...elles nous ont mises dehors...elles m'ont battu à mort...elles voulaient me tuer...maman nous ne sommes plus en sécurité dans cette maison...
Je me parlais toute seule, maman n'était pas là..elle ne pouvait pas savoir ce qui m'est arrivé...elle serait vraiment triste en me voyant dans cet état.
Comme si elle entendait mnes paroles je me retourne et je vois une sillhouette devant moi et là j'ai vraiment craqué:
- malan,maman,c'est toi...maman). Comme un éclair maman me prit dans ses bras..
elle sentait que quelque chose n'allait pas...mais elle pouvait pas me voir,..ni voir mes bléssures...il faisait un peu sombre.
Maman me demanda:
-zahra pourquoi tu cries vomme ça, pourquoi tu pleures?
Je me suis mise à pleurer comme jamais et je parlais entre les sanglots:
- maman elles m'ont bléssé battues..snifff....snifff...snifff Maman lança hors d'elle...le ton de sa voix montrait qu'elle était très en colère..je ne l'ai jamais Vu comnme ça...
-mais je me demande si elles sont folles...qu'est ce que tu leur a fait pour qu'elles te battent...est ce que j'ai mis au monde un âne pour qu'elles le frappent?...Elles ont vrainment dépassé les bornes..zahra calmes toi et expliques- moi ce qui s'est passé?
En parlant elle se dirigeait vers sa case...mais surprise encore...elle lança:
- qu'est ce que c'est ce que ça,zahra qui a fermé la porte...où est la clé?
Si tu savais maman...elles ont même jeter tous nos bagages dehors...c'est parce qu'il fait sombre que tu n'as rien remarqué.
Je répondis à sa question avec lassitude:
- c'est elles qui ont changé la clé...elles veulent qu'on quitte la maison...elles ont sorti tous nos bagages...c'est parce qu'il fait sombre..mais les bagages sont là..
Ma mère semblait vraiment perdue...et elle me dit très calmement:
-on va sortir de cette maison, mais avant cela j'ai deux mots à dire à ces gens là..
Sur ces mots je le stoppais net en pleurant encore:
- maman n y va pas..elles vont se battre avec toi...
Maman me fixa quelques secondes et me dit:
- je ne vais pas me battre...je vaux mieux que ça.
Ma mère partit quelques secondes après m'avoir dit ces mots...mais j'avais tellement peur qu'elles l'attaquent...elles sont tellement mauvaises et violentes..elles m'ont presque tué..je crois que C'était ça leur intention...je croisais les doigts en attendant ma mère...
Mon Dieu fait qu'il n'arrive rien à ma mère...
5 minutes plutard je la vois...j'étais vraiment soulagée et elle me dit sur un ton très calme:
- zahra allons-y.
Je la fixe et les mots refusaient de sortir de ma bouche..mais dans ma tếte je disais...où est ce qu'on va aller?A une heure pareille? Comme si elle lisait dans mes pensées elle me lance encore une fois:
- allons chez mère Coumba passer là-bas la nuit, Dieu est grand .
J'étais un peu étonnée que maman veuille qu'on aille passer la nuit chez Mère Coumba...mais je sais qu'elle est notre seule issue...elle adore maman comme si c'était sa propre fille.
Mềre Coumba est une vieille femme âgée de 8o ans, son mari est décédé il y'a quelques années...depuis elle vit seule dans sa maison..elle n'a jamais eu d'enfants...elle est considérée dans le village comme une sorcière...certains même disent d'elle qu'elle a mangé son mari...astahfiroullah...elle n'a personne et ne sort presque jamais...seule ma mère la rend visite et l'aide parfois à manger ou à prendre un bain..j'ai Vraiment pitié d'elle...
Maman prend quelques bagages et me dit:
-zahra qu'est ce que tu attends, allons-y
Je regarde ma mère bizarrement et je lui dis:
- maman et les bagages on ne les amène pas..mon âne. moutons et mes chèvres?
- fatima zahra fall lève toi on y va..je ne veux plus te le répéter.
Maman était en colère...je l'entendais dans sa voix...et je me lève brusquement même si j'avais mal partout...je ne voulais pas la faire attendre...elle s'impatientait...
Je regardais la maison d'un dernier regard...cette maison qui m'a vu naitre...cette maison qui a témoigné tant de malheurs..tant de souffrances..cette maison qui ne me donne que de mauvais souvenirs...je dois la quitter aujourd'hui...peut ếtre même que je ne remettrai plus jamais mes pieds ici...
Qu'adviendrait t-il de notre vie?
Je suivais ma mère sans dire un mot...tout ce que je voulais c'était dormir...me reposer...oublier tout ce qui s'est passé dans notre vie...
La maison de mère coumba est à l'entrée du village..je trainais un peu derrière maman...mes pieds étaient lourds mais je ne voulais pas m'arrêter.
Maman n'avait pris que quelques habits...elle avait
tout laisser derrière elle...tout ce qu'elle a eu en travaillant dur..parcourant tous les marchés hebdomaires...ellea tout abandonné.
Quelques minutes plutard on est devant la case de mère coumba...maman toqua tout doucement à la porte:
-mère mère coumba c'est moi Aicha).
Quelques secondes plutard on entend des pas s'avancer...c'est sûrement mère Coumba qui venait nous ouvrir...
elle marche trềs lentement affaiblie par son âge.
-qui est ce?).
- maman c'est moi aicha).
- Aicha ? quelle Aicha...ma fille qu'est ce que tu fais ici à cette heure...est ce seulement la paix).
La porte était ouverte.
- maman je voudrais passer la nuit ici jusqu'à demain.
- entrez mes enfants...ici c'est chez vous.
Mère coumba qui tenait une petite torche de sa main nous laissa entrer et ne posa aucune question concernant notre venue...c'est une vieille femme très discrète...maman se confie souvent à elle...
A peine suis-je rentrer dans la case que je m'affale sur la natte et je dormis de suite.
Je fus réveillée très tôt par ma mère qui m'a demandé d'aller prier le salatoul fadjr et je me suis recouchée tout juste après...laissant ma mère sur sa natte de prière...je suis sûre qu'elle n'a pas dormi toute la nuit....et je voyais pas aussi mère Coumba.je suppose qu'elle est partie faire sa promenade matinale.
C'est finalement vers 10h que je me suis réveillée...mais quand ma mère a vu mon visage elle a crié:
- zahra regardes comment est ton visage...c'est ça qu'elles t'ont fait...hoo ma fille
Je la regardais sans dire un mot...je lisais dans ses yeux sa souffrance...la souffrance de voir sa fille battue et que tu ne puisses rien faire...je sais qu'elle se sent très mal en me voyant ainsi...mais ce qui est fait est déjà fait..
Heureusement que je ne suis pas morte!
Maman était devenue tout d'un coup silencieuse...pensant sûrement à ce que va devenir notre vie...
Nous sommes maintenant des sans abris.
Je brise le silence en lui disant:
- maman on doit partir d'ici et aller à Dakar...Bogal dit qu'il a une chambre là-bas...il se débrouille pas mal.je peux même être femme de ménage).
Maman me fixait sans dire un mot et après un long silence...elle dit avec une voix fatiguée:
- je vais aller prendre l'argent que j'avais gardé chez moussa le boutiquier j'ai 50.000 là-bas).
Je la vois sortir et 30 minutes plutard...elle revient et me dit:
- lèves toi et habilles toi,ablaye le charretier va venir nous prendre pour nous amener sur la route)...
Peut être que maman veut qu'on aille à Dakar...je n'osais pas lui poser la question car son visage était ferme.
Après ces mots je m'habille avec un pagne et un t- shirt et nmets mes sandales..de toute façon je n'avais pas beaucoup d'habits...j'avais aucun habit de valeur...mais bon cela ne nme dérangeait pas trop...je sortais presque jamais de la maison.
En parlant de la maison...mon ami me manque beaucoup...il est mon seul ami...mon âne chéri...maman me l'avait achet..je l'aime tellement mon âne...je me demande comment est ce que ces gens vont le traiter.il est parfois très têtu...mais bon on se comprenait...nos moments de complicité me manquent..
Je fus sortie de mes pensées par ablaye le charretier.
- Aicha je suis en route)
On le rejoignit sans dire un mot.
On s'éloignait peu à peu du village...
On sort totalement du village et nous dirige vers les chantiers qui mènent vers la grande route...12 km séparait notre village de la route...le trajet était un peu long car la route était sablonneux et le cheval commençait à se fatiguer...
Enfin on atteint la grande route vers 14h...maman descend et me dit:
- allons à dakar)..se retournant vers ablaye le charretier.
-merci ablaye..que Dieu te paye.
A suivre…
