Chapitre 5
"Va-t'en, Zheka, va-t'en, à quoi cela sert-il ? La jeune fille a choisi cette voie pour elle-même. Qu'est-ce que ça peut lui faire qui ? Pas celui-là, alors celui-ci..."
Je fais défiler mes pensées, mais je ralentis le rythme. Je les vois saisir ses bras. Ils sont encore debout, espèce de salaud, quelle chance, sous le lampadaire ! La fille essaie de se débattre. Et je n'aime pas ça, parce que la seconde d'après, un des gars qui est prêt à la mettre à terre lui donne une bonne gifle, et elle tombe ! Oh, putain.
On ne peut pas frapper les femmes. Même pas comme ça. Même dans cette situation. Même pour mettre fin à une crise de colère. Une vérité imprégnée, sinon du lait de ma mère, du moins de la ceinture de mon père. Bien que le mien, honnêtement, ne m'ait jamais frappée de sa vie. Il m'a fait peur quelques fois.
Je n'ai pas été loin, une centaine de mètres nous séparent. Je sors de la voiture, je marche vers eux. J'entends des jurons. Les salauds essaient de soulever la fille, j'entends ses gémissements et ses sanglots.
Imbécile, bon sang, où es-tu passé ? Ce n'est pas de ta faute ? Bien sûr que c'est sa faute ! Mais elle est venue ici pour faire la fête, pour coucher avec un grand garçon, peut-être plus qu'un, pour s'amuser. Ou peut-être qu'elle l'a déjà fait, ce qui est plus probable. Elle a satisfait les riches Pinocchios, et ils l'ont renvoyée. Ou bien elle a trop bu, et les majors ont décidé qu'ils ne voulaient pas s'impliquer avec elle. Oui, une femme ivre et défoncée n'est pas drôle, je peux le comprendre.
Je monte. Merde, cette fille n'est qu'une gamine. Pour de vrai. Elle est déchirée. Elle a quoi, 18 ans ?
- Lève-toi, peau, allez, ça y est, tu es debout... rien, tu travailleras encore, tu ne t'écrouleras pas.
- Nous paierons, chaton, qu'est-ce qui t'arrive ?
- S'il vous plaît... laissez tomber... Je vais... Je vais le dire à mon père....
Putain de merde ! Elle n'aurait pas pu trouver une meilleure excuse ? Elle va le dire à papa ! Ça, c'était vraiment drôle.
- Les garçons, y a-t-il un problème ?
- Non, mon frère. La fille est juste ivre.
- Je n'ai pas bu... J'ai un... mal de tête.....
- Oh, elle est ivre, salope, elle ne veut pas travailler.
- Vraiment ? Votre fille ?
- Les nôtres, les nôtres, mon frère, pourquoi ne pas vous occuper de vos affaires, nous nous en occuperons.
- Aidez-moi, s'il vous plaît ! - La petite fille, qui semble avoir compris qu'un homme vaut mieux que deux, lève la tête, fait un pas vers moi, l'air si pitoyable....
Putain de merde, c'est un putain de bébé, une poupée, une beauté, malgré son visage taché de larmes et légèrement bouffi. Des yeux immenses, légèrement bridés, comme on dit - en forme d'amande, ici, un nez net et des lèvres... des lèvres juste - un putain de rêve de poète, en regardant de telles lèvres, la première pensée de chaque homme est de savoir comment mettre sa bite entre elles. Elle essaie aussi de les lécher. Elle fait briller sa langue, idiote. Tu y travailleras, je te le promets.
Un autre pas vers moi, puis l'un des abrutis lui attrape le bras, la tirant vers lui.
- Mec, recule, hein ? Laissez-moi gérer ça correctement, m'occuper de mes affaires.
- Vous allez reculer maintenant, d'accord ? Et la fille, elle vient avec moi. Je l'ai vue sortir de la voiture, puis vous vous êtes approché d'elle, donc elle n'est pas avec vous.
- Quelle est la différence, vous m'entendez ? Elle a été jetée, nous l'avons récupérée, notre marchandise.
- Elle n'est pas une marchandise. Viens ici, petite.
- Hé, mon frère, quoi de neuf, mec ? Quoi, tu veux plus que tout le monde ? - Il serre les poings. C'est un gamin, je peux le dire. Il ne doit pas avoir plus de 20 ans. Et il a manifestement bu quelques bières. L'autre est défoncé aussi, alors je peux m'occuper d'eux en un rien de temps. Je n'ai pas envie de me battre, surtout pour une salope. Bien que la petite poupée n'ait pas l'air d'une garce pour moi.
- La fille vient avec moi. D'accord ?
- Hé.
- Je vous entends, je peux le dire plus fort pour ceux qui ne comprennent pas. Elle vient avec moi.
La tirer par le bras vers moi, l'enfermer dans mon corps.
Elle sent quelque chose de doux, de délicat. Pas d'alcool. Elle n'est donc pas ivre. Drogue ? D'accord, peu importe. Après tout, j'ai juste été un bon samaritain et je l'ai sauvée du sexe en groupe. Eh bien, que diable, ça pourrait être traditionnel.
- Hey bro, that's not how you do it....
L'un d'eux essaie de crier quelque chose, l'autre se précipite immédiatement avec ses poings, reçoit un coup de poing direct dans la mâchoire, tombe, son compagnon recule immédiatement. Ce sont des lâches, et ils le sont aussi. Ils sont les héros avec les filles, mais avec un homme normal, ils iraient tout droit à la merde.
Je me rends compte que la fille ne peut pas marcher du tout, je la soulève dans mes bras et la traîne jusqu'à la voiture.
- Merci beaucoup. Voulez-vous... voulez-vous m'emmener chez mon père ?
Bien sûr, bébé, papa est là, tu es là.
