CHAPITRE 6

N’est-il pas dit que l’homme prudent voit le mal de loin et se cache ? C’est écrit dans la Bible. Je ne suis pas l'idiote qui ne comprend pas le vrai sens des choses, mieux vaux que je fasse attention aux signes.

Aux côtés de James, je n’ai vraiment plus retrouvé le sommeil. Il a voulu savoir quel genre de rêve j’ai fait, j’ai invité une histoire banale comme quoi je me retrouvais dans un endroit hanté. Je ne pouvais pas lui dire que l’ai surpris dans un ébats sexuel avec Shevonne.

Cette nuit blanche à reflété sur mon visage à ma sortie du lit et durant tout le reste de la journée. À chaque fois que les flashes me reviennent en tête, ma respiration s’arrête, je tremble de tout mon corps.

Depuis que j’ai fait ce rêve que je qualifierai de prémonition ou je ne sais quoi, j’ai mis une barrière entre Shevonne et moi. Pas question que ça se réalise, si jamais ça arrive je ne pourrais jamais vivre avec. Je tiens trop à James.

Il ne sait pas ce qui s’est passé, il ne manque souvent pas de curiosité en me demandant les nouvelles de cette femme, il plaisante avec ça mais pour moi c’est une plaisanterie de mauvais goût. Je te vois venir James, cette femme tu ne la reverras plus jamais, en tout cas pas par mon canal.

Linda ma véritable amie, c’est avec elle que je parle tous les jours mais lui parler d’un rêve serait insensé vous ne trouvez pas ? Peut-être que rien de sérieux, il se peut que ce soit ma jalousie qui me joue un sal tour.

On avance dans les jours, ça va faire plus d’une demi-année que James m’a demandée en mariage. Je suis sa femme, il est temps de se dire oui en jurant amour et fidélité devant Dieu et devant les hommes. On va se marier, il faut choisir le mois et le jour.

Une semaine qu’on se taquine, je lui laisse le soin de choisir, il me supplie de faire mon choix. On n’arrivera à rien si on ne se décide pas, ensemble on a décidé de tirer au sort. Il tire le mois et je tire le jour.

Nous sommes en Août, nous avons mis dans un pot les trois derniers mois de l’année (Décembre, Novembre, Octobre) et les deux avants derniers dimanches de chaque mois. C’est romantique, ça fait rire, c’est parti pour le tirage au sort.

Moi : Tu ne triches pas hein, tu sors avec la première boule de papier que tu auras choisi.

James : Hee !!! C’est à toi de ne pas tricher, moi je n’ai que trois boules de papier dans mon pot.

Moi : Aller, vas-y mais avant, on va faire une petite prière pour que Dieu nous bénisse le mois et le jour qu’on aura choisi.

Une petite prière, James a été le premier à mettre sa main de son pot. Je ne sais pas pourquoi mon cœur s’est mis à battre lorsqu’il a commencé à déplier le papier avec un sourire sur les lèvres. C’est fait, je couvre mon visage des deux mains pour ne pas voir.

Moi : Alors ?

James : Novembre.

Un grand ouff s’échappe de mes joues. J’ouvre les yeux, James me balance le papier sur la face. C’est à mon tour. Son tirage élimine d’office les dimanches de Décembre et d’octobre, il n’y a que deux bonnes réponses dans mon pot.

James : Vas-y bb.

Je plonge ma main, je referme les yeux et sors avec une boule de papier entre les doigts. Sous le regard de mon fiancé, je l’ouvre, un dimanche de Décembre. Choix invalide, dans la rigolade, je le balance sur James.

Deuxième tentative, je tombe sur le dernier dimanche du mois de Décembre. C’est à la troisième tentative que je suis sortie avec la bonne réponse. Le mariage se fera dans l’avant-dernière semaine du mois novembre.On s’est pris dans les bras, après un long baisé, on a terminé avec une petite prière de clôture. Une prise de décision à deux, le compte à rebours est lancé. Nous avons deux mois et demi devant nous pour préparer le mariage.

Su ma liste, Linda a été la première à apprendre la nouvelle. Elle connaît le mois et le jour, je me fiche qu’elle soit occupée ou pas, c’est elle qui sera ma demoiselle d’honneur personnelle. Si elle ne veut pas que j’atterrisse au Canada dans ma robe de marier, elle a intérêt à se programmer pour être là.

Il faut annoncer la nouvelle au reste de la famille, c’est le travail de mon mari. D’abord papa Pasteur, ensuite les membres de ma belle-famille et à la fin mes parents au pays. Ils sont tous informés, une date a été fixée.

Je ne sais pas pourquoi mais je n’ai pas pu m’empêcher d’informer Shevonne. Franchement, je ne sais pas pourquoi je me prends la tête avec tout ça, si ça se trouve que je me trompe sur sa personne.

Mais c’est vrai quoi, cette femme ne m’a jamais rien fait de mal au contraire elle m’apprécie beaucoup. « Jodie, je crois que c’est toi la mauvaise personne qui par ta jalousie voit le diable partout » C’est ce que je me suis dit avant de l’appeler.

Le jour du mariage avance à grands pas, je fais la plupart de mes travaux dans la belle-famille. Si je ne travaille pas c’est avec ma belle-mère que je passe la journée. À la fin si je suis trop fatiguée c’est là que je passe la nuit avec mon James.

Mi-septembre, les préparatifs vont bon train mais il faut un programme plus détaillé de la fête. Ce matin, on a une petite réunion de famille. Papa Pasteur, les membres de ma belle-famille plus nous les futurs nouveaux mariés.

Chacun a donné son point de vue, l’aide de mes parents qui est venu de mon pays ainsi que celle de papa Pasteur ont été présentées à tout le monde, avec cette somme astronomique sans compter celle de ma belle-famille, ça sera du lourd. Vraiment du lourd.

Nous avons entamé le mois d’octobre, c’est après ce mois que nous entrerons dans la dernière ligne droite. Comme depuis quelque temps, James voyage souvent dans les régions avec des partenaires pour des présentations de projets et comme d’habitude, je vais passer mon temps en belle-famille.

J’ai fait un saut au boulot, il n’y a pas grande chose à faire. J’ai vite terminé ce petit travail avant de venir trouver la bonne de la famille dans la cuisine. Ma belle-mère apprécie plus quand c’est moi qui prépare, j’ai vite pris place.

J’ai terminé ce que l’a bonne avait commencé, plus tard à 13h on est passé à table. Une douche rapide, je rentre dans la chambre. James n’est pas là, après un petit coup de fil, je vais me reposer quelques heures.

Vers le petit soir, je ressors de la chambre, je suis encore toute dormante. Je trouve ma belle-mère et une jeune femme, elles sont assises dans le salon. Beaucoup de gens viennent dans cette famille pour demander de l’aide, ça ne me surprend pas.

Je suis venue saluer et c’est maman qui m’a répondu, quant à la jeune femme assise en face de ma belle-mère, elle m’a répondu timidement. Il a fallu que lui adresse ma salutation pour qu’elle me réponde de vive voix.

C’est quoi son problème à elle ? Tu viens chez les gens, on te salue et c’est toi qui réponds timidement comme si ce sont les autres qui étaient responsables de ton malheur. Est-ce que j’ai son temps même.

Je sors dans la cour, je vois un garçon d’environ trois ans sur la terrasse entrain de jouer avec le dernier de la famille. C’est ma toute première fois de voir cette femme et son enfant ici et je ne sais pas pourquoi il est bien à l’aise avec le petit frère de James.

C’est bizarre mais rien de grave, c’est sûrement un enfant qui a pris pour affection le petit de la famille. Peu après, j’ai entendu la femme saluer et la mère de James qui appelle son fils. Je l’ai ensuite vue s’en aller avec son fils dans les bras à travers la vitre de la fenêtre.

Avec cette vie dure et ses nombreux problèmes, sûrement une désespérée qui peut-être le foyer est en feu et qui est venue demander des conseils ou elle est tout simplement venue demander une tout autre aide à maman.

Je retourne dans mes casseroles, j’ai préparé le dîner, une autre nuit sans mon mari qui est rentré le lendemain. C’est quand je suis rentrée du travail que je l’ai trouvé chez nous. Il a déjà fait un tour en famille, il est venu m’attendre à la maison.

Est-ce que le monsieur si n’est pas refroidi par quelque chose parce que je n’ai pas ressenti le goût de ses lèvres lorsque je l’ai embrassé. À un moment donné, il a même essayé de se retirer mais il s’est retenu. Ça peut aussi être la fatigue.

Je veux lui faire à manger monsieur dit qu’il a déjà mangé en famille. Est-il trop fatigué ? A-t-il besoin que je lui fasse un massage ? Monsieur dit que tout va et pourtant je vois bien que rien ne va depuis que je suis rentrée.

Pendant qu’il prenait sa douche, j’ai bien réfléchi et je crois que j’ai trouvé. Je sais ce qui lui manque il a seulement un peu honte de me le demander tout de suite mais je vais lui donner à volonté. Je suis rentrée sous la douche après lui, quand je suis sortie il était devant l’armoire entrain de faire sortir son pyjama.

Mes cheveux attachés dans ma serviette, le corps humide je viens me coller à lui par-derrière. Il se retourne et me fait face, je pose mes mains sur sa poitrine en le regardant droit dans les yeux.

Moi : Qu’est-ce qui ne va pas chéri ?

James : Tout va bien bb.

Moi : Tout ne va pas bien bb, tu sais bien que c’est faux.

Pour me rassurer, il me soulève difficilement et me porte dans ses bras.

Moi : Ahhh !!! Petit coquin, c’est donc à cause de ça que tu me boudes en jouant le bb gâté ? Tu sais que je suis entièrement à toi, tu n’as qu’à demander et le service sera bien fait.

James : Avec plaisir mais il faut d’abord que je te parle d’une chose très importante.

Moi : N’essaie même pas de me décourager, ça ne moyen pas réussir.

James : C’est du sérieux bb, accorde-moi juste un instant.

Moi : Ok, je t’écoute mais dépose-moi d’abord sur le lit.

Comme un bébé dans ses bras, il avance et me dépose délicatement sur le lit. Il se retourne et prend place, dans mes caprices, je me relève, je pose mon menton sur son épaule, j’entoure sa poitrine de mes deux bras.

Moi : Vas-y bb, qu’est qu’il y a ?

James : Bon, je ne sais pas par où commencer mais d’abord je te demande pardon.

Moi : Tu me demandes pardon et pourquoi ? Et si tu commençais par le commencement.

Il sort de mes bras et se retourne pour me faire face avec un pied le long du lit. Il fuit mon regard et je ne sais pas pourquoi.

James (mes mains dans les siennes): Maman dit que Virginie est passée hier la voir à la maison avec le petit.

Moi (confuse): Virginie ?

James : Oui

Moi (le visage froissé): La jeune femme que j’ai vue chez tes parents avec son petit garçon ?

James (en hochant la tête) : Sûrement oui.

Moi : Et ?

James (le regard plongé dans le mien): C’est mon ex et l’enfant est mon fils.

Moi (en sortant brusquement du lit pour atterrir par terre): WHATTT !!!!!

James (essayant de me rattraper) : Excuse-moi mon amour, je ne…

Moi : Que je t’excuse ? James, tu me demandes à moi Jodie de t’excuser ?

James : S’il te plait chérie…

Moi : Chérie ? Chérie ? Durant tout ce temps, tu avais un fils et tu n’as jamais jugé bon de me le dire jusqu’à aujourd’hui ?

James : J’ai essayé bb, j’ai vraim…

Moi : On est à un mois, à seulement un mois de notre mariage. James dis-moi que c’est une de tes blagues.

James : C’est la vérité bb, j’ai tou…

Moi (main sur le front en tournant en boucle): Seigneur, mon Dieu. James… James… Tu ne peux pas me faire ça, pas à moi, non, non NONNNNNNN !!!