Cally

Partie 10

Mon cher bébé,

Je viens d’arriver chez tonton Loic, il va me déposer après m’avoir fait à manger. Il est tellement gentil.

Bon, comme il est en train de cuisiner là, je profite pour t’écrire un peu.

Je suis allée rejoindre tonton Loic chez ses parents à Cocody derrière Saint Jean. Lorsque je suis arrivée, il m’attendait devant le portail. Il a payé le taxi pour moi après avoir longuement insisté et nous sommes rentrés.

Il m’a présenté à ses parents et leur a raconté mon histoire. J ‘étais assez gêné mais ils m’ont tout de suite mise à l’aise en me rassurant sur mon état. Ils ont même réussi à me décocher un sourire, enfin surtout sa maman.

Et c’est tout naturellement qu'elle m’a demandé de rester dormir chez eux, le temps que je voulais. Sur le coup, j’ai ressenti un soulagement indescriptible, la joie se lisait également sur son visage et celui de Loic mais le regard que m’a lancé son père m’a glacé.

Il avait l’air contre. Lorsque sa femme lui a demandé ce qu’il en pensait, il a plaqué un sourire que j’ai trouvé faux sur son visage et a dit oui. J’étais vraiment mal à l’aise tout d’un coup, je voulais sortir de cette maison et aller, je ne sais même pas ou… mais j’avais pas trop le choix, j’ai donc accepté de rester.

Nous avons papoté et diné ensemble puis la maman de Loic m’a montré ma chambre, et je suis allé prendre une douche et m’installer dans mon lit. C’est alors que je me suis souvenue de l’enveloppe que maman m’avais remise.

J’ai été la chercher dans mon sac, l’ai ouverte et ai commencé à la lire.

Plus je la lisais et plus mes larmes montaient car je savais qui me l’écrivais : personne à part Ari, mon frère, ne m’appelle DC, pour Douce Cally…il me disait que je lui manquait, que papa l’avait fait partir au Maroc pour continuer ses études et lui envoyait le strict minimum pour ne même pas qu’il soit tenté d’avoir un extra et qu’il puisse m’appeler.

Sauf, que quand on est méchant là, on fini par être bête et commettre des erreurs. En effet, papa avait autorisé maman a aller lui rendre visite à Casablanca et c’est comme ça qu’il a écrit cette lettre et y a mis la moitié de son argent de poche du mois (déjà que c’est pas beaucoup, j’ose même pas imaginer comment mon frère va souffrir, va devoir se serrer la ceinture, rien que pour moi), et l’a remise à maman pour me la donner.

Il voulait que j’utilise cet argent pour acheter tes premières couches. Entre deux larmes, j’ai éclaté de rire, son propos m’a vraiment redonné le sourire. Moi qui pensais que j’étais seule et sans famille, en fait non, je pouvais encore compter sur Ari et maman. En fait, j’ai compris qu’ils m’avaient pas oublié et qu’ils pensaient encore à moi.

La lette de Ari m’a redonné espoir et alors que je m’apprêtais à me coucher, j’ai entendu qu’on frappait à ma porte.

J’ai remonté la couverture sur moi et j’ai dit oui.

C’etait le père de Loic. Il m’a demandé si j’étais bien installé.

Je lui ai dit oui et l’ai remercié pour son hospitalité. Il m’a dit de bien profiter de la nuit car demain j’allais devoir plié bagage (dans mon cœur, je me suis dit, encore !!!!!).

Il m’a souhaité une bonne nuit et est sorti de la chambre. Je n’en pouvais plus mon bébé, je me suis mise à pleurer comme une madeleine, d’autant plus que j’étais dans une mauvaise posture : j’allais dire quoi à Loic ? ton papa ne veut pas que je reste chez toi, et ça allait peut être créer des problèmes de famille ou bien, partir comme ça et ne jamais rien dire à Loic et passer pour une fille qui ne sais pas ce qu’elle veut et totalement instable. Je me suis endormie sans trop savoir quoi faire cette n…

« Madame, ton téléphone sonne hein »

Moi : hein ?

loic : hmmmm tu es concentré dans tes écrits là, tu n’as même pas entendu ton téléphone sonner et au passage le repas est prêt