Cally
Partie 8
Mon cher bébé,
Ecrire dans ce carnet est maintenant devenu une drogue, je ne peux plus m’en passer. Là je suis en pause déjeuner et c’est tout en mangeant mon maïs braisé que je t’écris de nouveau.
Ta tantie Caroline toute désolée m’a demandé de quitter sa maison. Je n’ai pas compris, mon bébé, sur le coup, j’ai buggé puis, je me suis dit que c’était ça les coups de la vie et que je ne devais pas pleurer.
Je lui ai juste dit ok sans aucune forme d’explication, ça ne m’interressait pas, même si je voyais qu’elle cherchait ses mots pour se justifier. Elle a insisté pour m’expliquer je ne sais trop quoi (j’avoue que je n’ai pas écouté) mais je lui ai dit stop, arrête de parler, je ne t’en veux pas, et lui ai dit de faire venir mon baluchon vu que le Jean était vautré comme un pacha dans la chambre.
Alors qu’elle était allée le chercher,je réfléchissait à une solution. Je ne savais vraiment pas où toi et moi allions dormir cette nuit qui arrivait voire même nous poser.
je n’avais pas assez d’argent pour louer un « entrer-coucher ». Sur le coup j’ai commencé à me détester, j’ai commencer à te détester aussi. Pardon bébé d’avoir eu ce sentiment vis à vis de toi, pendant cet instant...
J’étais dans mes pensées lorsque mon téléphone a sonné. C’était maman. Elle me demandais de la retrouver à la rue des jardins, pas loin du restaurant Asia.
Dès que Caroline est revenue avec mon baluchon. Je lui ai dit aurevoir et suis sorti prendre un taxi. Je sentais son regard dans mon dos, mais je me suis dit que je n’allais pas me retourner.
Je n’ai pas tarder à trouver un taxi et je me suis rendue au rendez vous de maman. Elle était dans la voiture. Je suis allée la retrouver. Lorsque je suis montée, maman a éclaté en sanglots. Je lui ai dit de ne pas pleurer, qu’elle devait être forte pour moi.
Elle m’a demandé de mes nouvelles. Je lui ai dit que tout allait bien sans rentrer dans les détails. Alors elle m’a remis de l’argent, des fruits et quelques vêtements. Je lui ai dit merci et, alors que je m’apprêtais à descendre de la voiture, elle a retenu mon bras et m’a regardé.
Ses yeux étaient remplis de larmes, j’ai senti les miennes monter également. Puis elle a regardé dans son sac et m’a tendu une enveloppe. Je lui ai dit merci et suis descendue de la voiture.
Sauf que mon cher bébé, je ne savais vraiment pas où aller. J’ai regardé maman partir (mon cœur se serre quand je t’écris ceci), je me suis sentie de nouveau seule, seule au monde.J'avais envie de crier "pitié maman ne me laisse pas!!!"
C’était l’embrouille totale dans ma tête. J’ai fini par arrêter un taxi et je suis montée, direction….je ne savais même pas. J’ai dit au chauffeur de prendre la route de Cocody, je ne sais même pas pourquoi, je ne me souvenais même plus de qui je connaissais là bas. Loool.
Le chauffeur m’a demandé : Cocody Danga ou Cocody Val Doyen ? loool, je ne savais pas quoi lui répondre, je lui ai dit Cocody Ambassade, mais pour faire quoi, je connaissais qui là bas ! Vraiment la détresse fait faire des choses parfois hein.
J’ étais tenté d’appeler tonton Loic, mais j’avais peur, peur d’être rejeté à nouveau. Quand tu viendras sur terre, tu apprendras bien vite que chat échaudé craint l’eau froide. Looool.
Bref, C’est là que mon téléphone a sonné et…c’était tonton Loic. Il voulait passer me voir chez tata Caroline. Je lui ai raconté ce qui s’était passé. Il m’a dit qu’il se trouvait chez ses parents à cocody derrière l’église Saint Jean. Il était venu leur rendre visite et m’a demandé de venir le retrouver là bas.
Ça tombait super bien car c’était sur la route de Cocody Ambassade…Mon bébé c’est là tu vois que les voix du Seigneur sont…
« Mais attends, tu crois que les clients là vont auto-répondre à leur préoccupation quoi ? »
Voilà, Tyranita est dans la place.
« Mais Callypso, avec ton nom bizarre là, c’est à toi je parles non ? »
Moi : Oui, Gisèle, je retournes à mon poste…
