chapitre 04
Il s'effondra au sol, les mains crispées sur sa tête, noyé dans un tourbillon de pensées.
« Suis-je devenu fou ? » se demanda-t-il, le cœur serré. Comment expliquer au monde que je suis éperdument amoureux d'une femme que je ne vois que dans mes rêves ?
Pendant une heure entière, il se perdit dans ce labyrinthe d'incertitudes, réfléchissant à son étrange obsession.
Finalement, il se redressa, résolu. Il devait reprendre le contrôle. Une douche froide pour chasser ses doutes, un bain pour apaiser son esprit, puis il sortirait affronter sa journée.
Aujourd'hui, il reprenait officiellement son poste de directeur général du groupe Mark Business, l'empire textile bâti par son père.
Vêtu d’un costume noir impeccable, il descendit les escaliers avec assurance. La salle à manger était déjà animée, les voix s’entremêlaient autour de la table.
Il fit son entrée, un sourire en coin :
— Bonjour à tous.
Sa mère, Sonia, sourit en lui lançant :
— Selvie, ma chérie, ajoute un couvert pour notre fils.
Le regard fier de son père se posa sur lui.
— Alors, fiston, je vois que tu es sérieux à propos de tout ce que tu m'as dit au téléphone. Tu veux vraiment prendre les rênes de Mark Business ?
Arturo hocha la tête avec détermination.
— Oui, père. Je suis assez grand maintenant. Il est temps que je me concentre sur mon avenir, comme Bruno.
Son frère cadet, Bruno, lui adressa un regard complice, un sourire en coin.
« Je suis très fier de toi, fiston. Aujourd’hui, je peux dire que je suis un homme comblé. Si le Seigneur venait à me reprendre maintenant, je partirais en paix. »
Sonia, malicieuse, rétorqua :
« Et sans oublier tes petits-fils, Paul ? »
Il sourit, taquin :
« Ah, tu as raison, mon amour. Je réitère donc mes propos. »
Un éclat de rire général s’empara de la pièce, mêlé à cette complicité familiale chaleureuse. C’est dans cette ambiance pleine de vie qu’ils entamèrent leur dîner.
Trente minutes plus tard, installé dans sa Lamborghini, Arturo laissa son esprit vagabonder vers le visage de cette mystérieuse femme aux yeux verts.
Qui es-tu vraiment ? Que veux-tu de moi ? se demanda-t-il. Qu’a mon cœur vu en toi pour qu’il s’enchaîne à toi ainsi ?
— Patron ! Vous me parlez ? demanda soudain son chauffeur, Tatoum, le tirant de ses pensées.
— Non, Tatoum, je me parle à moi-même, ne t’inquiète pas.
— D’accord, monsieur.
Tatoum replongea dans la conduite tandis qu’Arturo ferma les yeux, activant une cloison de séparation entre eux. Il se laissa aller à ce moment de détente…
Et soudain, elle apparut, lui souriant tendrement :
« Mon amour, réveille-toi. »
— Quoi ? Que dis-tu ?
— Pas ici. Ce soir, nous nous verrons. Arrête de penser à moi ainsi.
— Je n’y arrive pas, tu hantes mes pensées toute la journée.
— Fais un effort, mon amour. Je t’aime. À ce soir, murmura-t-elle, avant de disparaître.
Arturo rouvrit les yeux.
— Monsieur, tout va bien ? demanda Tatoum.
— Oui, très bien. Sommes-nous arrivés ?
— Exactement, jeune maître. Bienvenue dans la prestigieuse entreprise de votre père.
Un sourire confiant, il tapota l’épaule de Tatoum et descendit de la voiture.
Dès qu’il pénétra dans l’imposant bâtiment, tous les regards se tournèrent vers lui, surtout ceux des femmes.
Arturo, jeune homme élégant et charismatique, imposait par sa présence, son mètre quatre-vingt-dix de charme et d’assurance naturelle.
Avec ses yeux bleus hypnotiques et son sourire électrisant, Arturo ne laissait jamais personne indifférent. Ajoutez à cela ce corps d’athlète sculpté, affûté comme une arme, et ce costume parfaitement taillé qui mettait en valeur chaque ligne de son physique… Il était tout simplement parfait.
Il salua avec aisance toutes les personnes qu’il croisait, imposant par son charisme naturel, avant d’atteindre son bureau situé au 17e étage.
À l’intérieur, une décoration sophistiquée, exactement à son goût, l’attendait, mélange subtil de luxe et d’élégance moderne.
Il s’installa dans le fauteuil de cuir, celui qui avait appartenu à son père avant lui, puis décrocha son téléphone :
« Je peux avoir une tasse de café bien serré, s’il te plaît ? »
— Oui, monsieur Vidal, ça arrive tout de suite, répondit une voix douce.
Après avoir raccroché, il passa un autre appel, cette fois au comptable :
« Allô ? »
— Oui, monsieur Vidal.
« Apporte-moi de suite le bilan complet depuis 2009 jusqu’à aujourd’hui. »
— Très bien, monsieur, je m’en occupe.
À peine avait-il raccroché qu’on frappa à sa porte. Il fit signe d’entrer, et c’était elle : sa secrétaire, qui entra avec une démarche chaloupée et un sourire timide.
« Monsieur, voici votre café, comme demandé. » Sa voix était douce, presque hypnotique.
— Très bien, merci. Vous pouvez disposer, dit-il en souriant. Puis, s’adressant au comptable qui venait d’arriver : « J’espère que le dossier est complet, Samuel ? »
— Bien évidemment, monsieur Vidal.
— Parfait. Pose-le sur ma table, puis tu peux filer. Je t’appellerai si besoin.
— Très bien, monsieur Vidal.
Ils sortirent, laissant Arturo seul avec son café noir intense, produit par ses propres plantations. Il prit trois gorgées, savoura l’arôme, et se plongea dans le travail.
