Num.2
Emma.
“ Oui maman, je prendrai soin de moi, promis. ”
“ Tu as pris de la crème solaire ? C’est qu’il fait très chaud en Italie. ” Me demande ma mère depuis la cuisine.
“ Oui maman. ” Dis-je en levant les yeux au ciel.
Nadia sourit et je lui lance l’oreiller. Maman n’arrêtera jamais de nous couver. Je plis le dernier vêtement qu’il me reste et je referme ma valise.
“ C’est sympa de la part du père de Lucas de vous héberger. ” Dit Nadia.
“ Oui, mais j’aurais préféré un hôtel ou louer un appartement. Je n’ai pas envie de m’imposer. ”
“ Comme si Lucas t’aurait laissé faire. ”
“ Lucas est mon copain Nadia pas mon maître. Je ne connais même pas son père, ni même sa mère. Tout ce que je sais c’est qu’ils sont séparés, mais tous les deux vivent en Italie. ”
“ Justement, imagine s’il profitait de ce séjour pour te demander en mariage, tu vas pouvoir rencontrer son père, sa famille. Ça va faire quoi deux ans que vous êtes ensemble ? Et en plus il est méga riche. ”
Je secoue la tête en souriant, Nadia à dix-huit ans alors ce n’est que normal qu’elle pense que tout est une question d’argent. J’ai rencontré Lucas il y’a de déjà deux ans, je sortais d’une sortie entre amis et ce bad boy sur une moto a attiré mon attention. Il était tellement beau et insolent aussi. J’ai été flattée qu’il s’intéresse à moi, c’est de là que tout a commencé. Lucas un étudiant étranger, je réalise en ce moment que je ne sais vraiment rien de sa famille. Je ne sais pas où je vais, ni qui je devrais rencontrer. Tout ce que je sais, c’est qu’ils sont riches, super riches. On frappe à la porte et Nadia sort en courant. C’est Lucas qui est venu me chercher, je l’entends saluer mes parents et un cri de la part de Nadia. Il vient sans doute de lui offrir un cadeau. Je lève les yeux au ciel, je déteste quand il fait ça. J’ai tout le temps l’impression qu’il essaye d’acheter son amour. Je termine de ramasser mes dernières affaires puis je tire ma valise jusqu’au salon. Lucas me dévisage de la tête aux pieds, puis il sourit d’un air approbateur.
“ Bonjour princesse, tu es prête ? ”
“ Oui on peut y aller. ”
Je me tourne vers ma famille et les serre dans mes bras. Six mois sans se voir, ce sera vraiment trop long, jamais je n’ai été séparée d’eux aussi longtemps.
“ Vous allez me manquer. ”
“ Toi aussi ma chérie, au moindre problème, tu nous appelle, mieux tu rentres tout de suite. ” Me dit mon père.
“ Promis. ”
“ Prends bien soin de ma fille. ” Dit-il à Lucas.
J’essuie les larmes qui coulent de mes yeux, mes parents ne me laisseraient jamais partir s’ils ne faisaient pas confiance à Lucas. Des derniers au revoir et nous nous mettons en route. Lucas tourne la tête vers moi.
“ Tu ne m’as pas encore adressé la parole, tu es en colère après moi ? ”
“ Combien de fois t’ai-je dit de ne plus offrir de cadeau à Nadia ? Tu ne devrais pas la gâter autant. ”
“ Alors c’est pour ça ? Princesse, Nadia est comme ma sœur aussi, et lui offrir tous ces cadeaux me fait plaisir. ”
“ Mais pas moi. ”
“ On va vraiment se disputer le jour de notre voyage ? C’est vraiment cette image de notre couple que tu veux donner à mon père ? ”
“ Non, bien sûr que non. ”
“ Alors embrasse-moi. ”
Je souris et colle mes lèvres contre celles de Lucas, il sourit contre mes lèvres et glisse sa langue dans ma bouche, lorsqu’il essaye de relever mon t-shirt pour me caresser la poitrine, je le repousse en regardant le chauffeur par le rétroviseur.
“ Nous ne sommes pas seuls. ”
Lucas regarde son chauffeur, puis lève les yeux au ciel. Nous arrivons à l’aérodrome, où nous attend un avion. Nous montons à l’intérieur, une magnifique hôtesse de l’air nous accueille avec deux coupes de champagne. Lucas pose les yeux sur elle, son regard s’attarde un peu trop d’ailleurs. Je saisis la coupe et le bouscule au passage. Je m’assois dans mon fauteuil et il vient me serrer dans ses bras.
“ Tu es beaucoup trop jalouse. ”
“ Tu ferais comment toi si je matais un autre mec devant toi ? ”
“ Je le tuerai. ” Dit-il d’un ton calme.
Je souris et lève les yeux au ciel, Lucas est comme ça, il sait être aussi romantique qu’il est un véritable connard, comme tous les hommes.
“ Tu ne m’as jamais parlé de tes parents. ”
“ Tout ce que je peux te dire c’est que mon père fait des affaires et ma mère est un ancien mannequin. ”
“ Et c’est tout ? ”
“ Tu veux une autre coupe de champagne ? ”
“ Non, je …”
“ Je suis crevé bébé on en reparle plus tard. ”
Il ne me laisse pas le temps de parler qu’il dépose son verre et se glisse confortablement dans son siège pour dormir. Pourquoi ai-je toujours cette impression de malaise quand il s’agit de ses parents ? Comme s’il essayait de me cacher quelque chose. Je regarde les nuages défiler par la fenêtre, une chose est sûre, je saurais tout une fois sur place. Je finis par fermer les yeux moi aussi et m’endormir.
“ Princesse, ouvre les yeux, nous sommes arrivés. ”
“ Quoi déjà ? ”
“ Il est minuit, tu avais l’air tellement fatiguée. ”
Je m’étire, puis je me lève, mes cheveux blonds en cascade sur mon dos.
“ Est-ce que je t’ai déjà dit à quel point je te trouvais sexy dans ce jean ? ” Me demande Lucas en me prenant par la taille.
J’oublie l’endroit où nous nous trouvons et je l’embrasse, il me plaque contre le hublot et je noue mes jambes autour de ses hanches.
“ Putain princesse j’ai envie de toi. ” Me murmure Lucas à l’oreille.
Il glisse ses mains sous mes fesses et les presse, je gémis et me frotte contre lui. Moi aussi j’ai envie de lui. Je pousse un gémissement dans ses oreilles, quand soudain, nous sommes surpris par un raclement de gorge derrière nous. Je repousse violemment Lucas et me mets debout sur mes jambes, pour regarder en direction du bruit. Et là, je reçois comme un coup de poing dans l’estomac. Devant moi, j’ai l’homme le plus beau que je n’ai jamais vu. Il a des cheveux noirs, ce noir corbeau propre aux italiens, ses pommettes sont saillantes, et ses yeux verts. Bordel de merde ! On dirait un océan de vert, froid et obscur. Il porte un costume, gris, une montre à son poignet, et il est tellement grand. À son sourire insolent, je comprends tout de suite de qui Lucas tient, car il ne fait aucun doute qu’il s’agit de son père. Ses yeux se posent sur moi, j’ai l’impression presque que je suis en train de passer un examen visuel. Il s’attarde de ma poitrine, je baisse les yeux et réalise soudain que mon haut est relevé sur mon soutien-gorge.
“ Merde ! ” Murmurais-je en le baissant immédiatement.
“ Papa ? ”
“ Filston. ”
Les deux hommes sourient et se prennent dans les bras, je regarde l’accolade en souriant, je suis très proche de ma famille, alors voir cette effusion familiale est adorable.
“ Laisse-moi te présenter Emma, ma petite amie. ”
“ Je suis ravie de vous rencontrer monsieur. ”
Nerveuse, je tends la main à monsieur Rossi, il la dévisagea quelques secondes, puis se tourna en direction de la sortie. Je plisse les yeux et me tourne vers mon copain, il se contente de hausser les épaules comme si la réaction de son père était normale, puis il se dirige à sa suite, me laissant là, totalement déconcertée, ce séjour promet d’être très long.
